Malgré les polémiques liées à l’influence de Google dans la sphère numérique, la branche française du groupe Internet compte se développer.
Sébastien Missoffe, qui a pris les fonctions de Directeur général de Google France en avril, vient de présenter les ambitions de son groupe dans l’Hexagone dans une interview accordée aux Echos.
En 2011, la firme Internet de Moutain View avait monté un impressionnant siège parisien servant de QG pour la zone Europe du Sud, de l’Est, Moyen-Orient et Afrique (SEEMEA).
Très vite, l’effectif a dépassé les 500 personnes. Google France va pousser les murs pour poursuivre son développement.
« D’ici l’année prochaine, nous allons passer de 700 à 1000 personnes en doublant la superficie de bureaux [en passant de 10 000 à 20 000 mètres carrés », explique Sébastien Missoffe.
Le groupe Internet a acquis un immeuble qui jouxte son complexe et des bureaux seront loués à proximité.
Le constat est similaire à celui de son prédécesseur Nick Leeder : »La France est en retard dans le numérique », en particulier sur le volet des entreprises qui se lancent dans le commerce électronique (seulement 16%).
Le patron de Google France confirme la volonté d’ancrage du groupe à l’économie nationale en se rapprochant des entreprises, des entrepreneurs indépendants et des étudiants.
Le programme de formation et de coaching numérique s’étend sur 100 villes « pour mieux utiliser le potentiel d’Internet, optimiser les sites mobiles et pour exporter ».
Sébastien Missoffe ne peut esquiver les questions que l’on se pose à propos des pratiques d’optimisation fiscale par Google en Europe.
« Aujourd’hui, Google paie des impôts, nous sommes soumis à un taux moyen global de 20%. Le débat n’est pas ‘est-ce que nous payons’ mais ‘où payons-nous », déclare le dirigeant qui a pris des responsabilités dans plusieurs branches au sein du groupe depuis dix ans, y compris YouTube.
Il rappelle également que son groupe a fait appel de la sanction infligée par la Commission européenne au nom de l’abus de position dominante de Google Shopping.
Sébastien Missoffe considère que le débat sur la prédominance d’acteurs comme Google ou Facebook sur le marché de la publicité numérique est « quelque peu biaisé ».
« Google n’est pas le seul acteur à profiter de cette croissance [du marché de la publicité numérique, ndlr] », évoque le directeur général.
« Les médias historiques en profitent aussi. » Tout en soulignant l’effort de redistribution des revenus publicitaires auprès des YouTubers (110 créateurs ont dépassé la barre du million d’abonnés sur leurs chaînes accessible sur la plateforme vidéo), des blogueurs et des médias.
En France, l’application de la nouvelle Taxe YouTube sera décortiquée. « Nous attendons encore de savoir exactement sur quelles bases elle s’appliquera », précise Sébastien Missoffe. Sachant qu’elle devrait concerner toutes les plateformes diffusant de la vidéo, selon son point de vue.
Au-delà des services Internet, l’offensive dans le hardware se poursuit. Début octobre, le groupe numérique a introduit deux nouveaux appareils sur le marché français : Google Home Mini (l’enceinte connectée en version miniature) et Daydream View (casque de réalité virtuelle).
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