Google Glass : un nouveau regard sur les entreprises
Sous la bannière du programme Glass at Work, Google cherche à développer des usages professionnels pour ses lunettes connectées en fédérant développeurs et entreprises.
Construction, aéronautique, industrie pétrolière, santé-médecine : tous ces secteurs d’activité font preuve d’une certaine sensibilité vis-à-vis des Google Glass.
Le groupe Internet s’appuie sur ce constat pour lancer le programme « Glass at Work », qui vise à établir des applications concrètes pour ses lunettes connectées dans le monde de l’entreprise. A travers ce projet, Google cherche à fédérer les développeurs et à procurer aux professionnels des outils additionnels, du support technique à l’assistance dédiée.
Le produit fonctionnant sous Android, il est en théorie possible d’y installer des milliers d’applications. Mais en pratique, une réécriture de code est nécessaire pour adapter le rendu aux verres des lunettes et tirer parti de tous les capteurs électroniques embarqués. Une multitude de start-up se sont lancées dans l’aventure. Certaines ont levé des fonds auprès de pointures de la Silicon Valley parmi lesquelles les fonds d’investissement Andreessen Horowitz et Kleiner Perkins Caufield & Byers.
Augmedix fournit aujourd’hui ses solutions à une demi-douzaine d’hôpitaux et cliniques aux Etats-Unis. Grâce aux Google Glass, les médecins peuvent consulter des dossiers en temps réel et faire des comptes rendus de leurs entretiens avec les patients. Les chirurgiens exploitent le dispositif pour afficher des informations complémentaires durant leurs opérations… qu’ils peuvent par ailleurs filmer et retransmettre « en direct ».
Certains usages sont plus insolites. Deux équipes du championnat américain de basket-ball (les Kings de Sacramento et les Pacers d’Indiana) se servent des lunettes pendant les entraînements pour permettre aux fans de suivre les actions « dans la peau des joueurs »… et offrir aux coachs un nouveau point de vue.
Dans un autre registre, plusieurs pompiers de New York utilisent leurs Google Glass pour prendre rapidement connaissance des alertes et des appels d’urgence, afficher des itinéraires ou encore trouver le point d’eau le plus proche. Les policiers en ont un usage similaire, pour collecter des preuves ou filmer une scène de crime.
Quant à la société de services pétroliers Schlumberger, elle songe à équiper ses techniciens pour faciliter les contrôles « sur le terrain ». Même réflexion pour une entreprise californienne spécialisée dans l’installation de panneaux solaires. Ses employés, qui passent leur temps en position dangereuse entre toits et échelles, ont les mains libres en portant des Google Glass. Le New York Times évoque également la pertinence du produit pour les mécaniciens, qui pourraient photographier des pièces à changer et les commander immédiatement.
En France, les initiatives sont plus discrètes. La Caisse d’Épargne et le Crédit Mutuel Arkea ont chacun lancé une application bancaire reprenant l’essentiel des services déjà disponibles sur le Web. Routiers et chauffeurs de taxis pourraient exploiter les Google Glass comme un système de guidage GPS, avec notifications en temps réel. A plus long terme, il est question d’une technologie d’identification des individus en fonction de leurs vêtements.
Jonglant entre synthèse et reconnaissance vocale, réalité augmentée, mais aussi photo et vidéo, ces lunettes du futur sont actuellement mises en situation par près de 10 000 bêta-testeurs, qui ont dû débourser 1500 dollars pour acquérir un prototype. Aucune date de commercialisation n’est encore avancée. Et la principale barrière, aussi bien pour le grand public que les entreprises, est celle du prix.
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