Google lâche Android sur la planète mobile
Le groupe Internet lance une plate-forme de développement libre pour terminaux mobiles autour d’un nouvel OS et monte le réseau Open Handset Alliance.
La rumeur courait depuis un certain temps, Google vient de confirmer ses ambitions dans la téléphonie mobile. Ce n’est pas à travers le développement d’un terminal GPhone que Google approfondit son exploration du secteur de la mobilité mais d’une plate-forme, baptisée Android, du nom d’une start-up rachetée en août 2005 par Google. Celle-ci inclut un système d’exploitation, des API (interfaces de programmation), des outils de développements et une interface dédiée.
Android bouscule le modèle traditionnel du secteur en proposant ce dispositif dense qui tourne autour d’un système d’exploitation « light » et surtout ouvert (sous la licence open source Apache 2).
Chapeautée par Google, l’initiative Open Handset Alliance regroupe des constructeurs de terminaux, fournisseurs de composants et des opérateurs mobiles, prêts à s’investir dans des téléphones équipés de la plate-forme Android. A charge pour les développeurs indépendants de créer les applications qui tourneront dessus.
De grands opérateurs mobile américains comme T-Mobile et Sprint, ainsi que des homologues localisés en Chine, au Japon, en Allemagne, en Italie et en Espagne se sont déjà associés à cette initiative.
La publicité pour rentabiliser le modèle
Le kit de développement logiciel sera disponible dans la semaine du 12 novembre mais les premiers téléphones équipés de la nouvelle interface ne verront pas le jour avant l’été 2008.
« Cette initiative open source permet de stimuler l’innovation dans le domaine des technologies mobiles », a expliqué Eric Schmidt, CEO de Google, cité dans le communiqué de presse.
Android comportera toutes les applications Google déjà disponibles sur Internet telles que Gmail, YouTube, Google Agenda, Google Docs… Est-ce étonnant ? Le groupe Internet compte sur la publicité en ligne pour rentabiliser le modèle. A moyen terme, Google prévoit d’introduire de la publicité à l’intérieur même des applications créées pour sa nouvelle plate-forme.
Rude concurrence
Google s’attaque à un marché où la concurrence est déjà rude : des acteurs comme Microsoft, Symbian et Palm occupent depuis plusieurs années le marché des systèmes d’exploitation pour téléphones mobiles et smartphones. Même si Android n’est pas un téléphone « hardware », il n’en reste pas moins un concurrent sérieux de l’iPhone, qui, lui aussi, a récemment déclaré vouloir ouvrir sa plate-forme « software » aux développeurs externes.
Si l’annonce du lancement d’Android séduit, beaucoup d’experts restent sceptiques, notamment sur l’aspect « open source ». Permettre à des développeurs extérieurs de créer des logiciels pour Android pose certaines questions au niveau de la sécurisation de la plate-forme et de la protection des données personnelles.
Cela pourrait expliquer en partie pourquoi AT&T et Verizon, les deux grands opérateurs de téléphonie mobile aux Etats-Unis, restent en retrait de l’initiative Open Handset Alliance.
Les premiers membres de l’Open Handset Alliance |
Aplix, Ascender Corporation, Audience, Broadcom, China Mobile, eBay, Esmertec, Google, HTC, Intel, KDDI, Living Image, LG, Marvell, Motorola, NMS Communications, Noser, NTT DoCoMo, Inc., Nuance, Nvidia, PacketVideo, Qualcomm, Samsung, SiRF, SkyPop, SONiVOX, Sprint Nextel, Synaptics, TAT – The Astonishing Tribe, Telecom Italia, Telefónica, Texas Instruments, T-Mobile, Wind River |