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Google met en ligne sa bibliothèque numérique

Numériser 15 millions d’ouvrages et les rendre accessibles directement sur le Web, tel est l’objectif de Google Print, le projet pharaonique lancé par le moteur de recherche. Une version bêta du site a enfin vu le jour en fin de semaine dernière, permettant de donner un aperçu des possibilités de ce nouveau service en ligne.

Une simple requête permet d’afficher la liste des ouvrages contenant les mots clés saisis, sachant que la recherche se fait sur l’intégralité du texte. La couverture, le sommaire et l’éventuel index du livre sont disponibles, ainsi qu’une nouvelle recherche au sein même de l’ouvrage sélectionné. Si celui-ci est soumis à un copyright, Google Print propose la consultation de trois pages scannées seulement, alors que les ouvrages entrés dans le domaine public sont proposés en intégralité. Bien entendu, le visiteur dispose de liens vers les sites de partenaires proposant les livres à la vente et pourra également localiser la plus proche bibliothèque en possession de l’oeuvre.

Mais Google Print est loin de faire l’unanimité. Si Google est parvenu à convaincre notamment les prestigieuses bibliothèques des universités du Michigan, de Harvard, de Stanford et d’Oxford, il s’est ensuite heurté à la résistance de l’association américaine AAUP (Association of American University Presses), qui considère que Google Print « implique une violation systématique et à grande échelle du copyright ». Les éditeurs américains viennent en effet d’envoyer une lettre ouverte au responsable de la propriété intellectuelle de Google, exigeant l’assurance que leurs oeuvres littéraires numérisées n’apparaîtront en aucun cas en version intégrale.

Un impérialisme culturel américain

De ce côté-ci de l’Atlantique, ce projet est également assez mal accueilli car perçu comme une manifestation de l’impérialisme culturel américain. Le président de la Bibliothèque nationale de France (BNF), Jean-Noël Jeanneney, s’en est récemment ému auprès du président de la République (voir édition du 16 mars 2005) afin de lancer un projet similaire en Europe.

Depuis, la tension semble être un peu retombée entre les deux parties. Selon Le Figaro, qui a obtenu une interview du vice-président de Google Nikesh Arora, Google Print ne cacherait aucune volonté politique d’imposer une culture ou une autre. Pas rancunier, le dirigeant invite même clairement les Européens à collaborer afin de rendre cette bibliothèque numérique la plus exhaustive possible.

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