Google, Microsoft et Netflix assaisonnent le HTML5 à la sauce DRM
A l’unisson, Google, Microsoft et Netflix en appellent au W3C pour amender le standard HTML5 afin d’y adjoindre un système de protection de contenus multimédia… et de traçage des internautes.
Google, Microsoft et Netflix se sont conjointement adressés au W3C pour solliciter une modification du standard HTML5, dans l’optique d’y implémenter un système de protection de fichiers multimédia comparable au DRM.
Si de telles revendications venaient à se concrétiser, tout contenu audiovisuel se verrait attribuer une clé d’identification que solliciterait en guise de pré-requis chaque application Web, préalablement à toute restitution.
De cette démarche qui n’est pas sans rappeler des techniques similaires toutefois peu répandues, résulterait un traçage à grande échelle, impliquant l’ensemble des internautes, ainsi inlassablement pistés au gré de leurs pérégrinations sur la Toile.
En dépit d’intérêts divergents à ce sujet, les trois parties collaboreraient de longue date à l’implémentation, au sein des navigateurs Web, d’une API corrélative, officiellement destinée à la prise en charge des « extensions média cryptées« .
Les détracteurs d’une telle entreprise y entrevoient notamment une tentative d’abolition de la neutralité du HTML5 et de son louable office de convergence.
En l’occurrence, l’abrogation de la dépendance exacerbée des navigateurs Internet vis-à-vis des plug-in (Flash, Silverlight…) et autres codecs de compression tels le H.264 et le VP8. Un tournant qui n’est pas pour plaire à Google, Microsoft et Netflix.
Laissé-pour-compte de cette uniformisation, le trio a beaucoup à y perdre, comme l’explique The Register.
En première ligne, Google s’attache à perpétuer l’usage d’une technologie Adobe Flash sur le déclin et avec elle, la possibilité d’analyser les habitudes des utilisateurs de YouTube pour en offrir, sur un plateau, un condensé aux diffuseurs de contenus.
Microsoft pouvait faire de même avec Silverlight. Acquis à une dématérialisation progressive de ses contenus, Netflix s’est également engouffré dans cette brèche.
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