Google opèrerait des méga-centres de données « énergivores »
Un chercheur américain a jeté un pavé dans la marre en avançant le chiffre de 7 grammes de CO2 pour chaque recherche effectuée sur Google.
Quelle est l’empreinte carbonique d’une recherche sur Google? La question n’est pas incongrue pour Alex Winter-Gross, un physicien à Harvard qui s’apprête à publier une étude sur l’impact environnemental des produits informatiques.
Le chercheur estime qu’effectuer deux recherches sur Google équivaut à l’énergie requise pour « faire bouillir de l’eau pour une tasse de thé », soit 15 grammes de CO2 environ.
« Google opère des centres de données gigantesques qui sont énergivores », souligne le chercheur, bousculant l’idée reçue selon laquelle l’informatique est la solution contre le réchauffement climatique.
Chaque jour, on estime à 200 millions de nombre de recherches faites sur le célèbre moteur de recherche. Un chiffre qui donne le vertige lorsqu’on en déduit son impact environnemental, selon les pronostics de M. Winter-Gross.
Une étude de l’institut Gartner avançait en 2007 que l’industrie IT générait autant de CO2 que les compagnies aériennes mondiales, soit l’équivalent de 2% de l’ensemble des émissions. Les centres de données répartis dans le monde entier sont en ligne de mire à cause de l’énergie requise pour stocker les milliards de pages Web.
La réponse de Google ne s’est pas faite attendre.« Nous avons conçu et construit les centres de données les plus efficients du monde d’un point de vue énergétique », déclare Urs Hölzle, en qualité de Vice-président senior, Opérations et Google Fellow, dans une contribution sur un blog. « De fait, lorsque vous effectuez une recherche sur Google, votre ordinateur consomme plus d’énergie qu’il en faut à Google pour répondre à votre demande. »
« Des centres de données énergivores »
Google relativise également le chiffre avancé de 7 grammes de CO2 par recherche sur son moteur, une estimation largement surévaluée, selon Urs Hölzle. La raison ? Le temps de réponse : « une recherche typique est répondue en moins de 0,2 secondes », ce qui représente 0.0003 kWh d’énergie par recherche, soit 1 kJ, selon Google, qui souligne qu’un homme brûle 8000 kJ par jour et qu’à titre de comparaison, une recherche sur Google équivaut à l’énergie « consommée » pendant 10 secondes par un être humain. Le poids de chaque recherche en CO2 sur Google est donc de 0,2 gramme, on est loin des 7 grammes avancés par le chercheur américain.
Alex Winter-Gross soulève toutefois un thème pertinent : l’empreinte carbonique de notre utilisation régulière du Net. De son point de vue, chaque page Web a son coût. Plus la page contient des images complexes, des animations ou des vidéos, plus sa consommation en Co2 est importante. Le chercheur est d’ailleurs le créateur du site « Carbon Neutral« , qui vise à réduire l’impact carbonique de son site Internet.
Une étude de Carbonfootprint.com, une agence britannique indépendante, évalue les émissions carboniques d’une recherche sur Google entre 1 et 10 grammes. Cela dépend essentiellement du type d’ordinateur sur lequel est effectuée la recherche et si ce dernier est déjà allumé ou non. Un PC allumé génère entre 40 et 80 grammes de CO2 par heure.