Google : cherche partenaire en Chine pour une aventure dans le cloud

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Pour commercialiser ses services cloud en Chine, Google négocierait un partenariat avec des fournisseurs sur place. Tencent est en première ligne.

En début d’année, Google et Tencent officialisaient un accord de collaboration technologique et de partage de propriété intellectuelle.

Le partenariat a trouvé plusieurs prolongements depuis lors. Notamment le lancement récent, sur la plate-forme de messagerie instantanée WeChat (dont Tencent est propriétaire), d’un jeu « made in Google » : Guess The Sketch.

Les deux groupes sont pressentis pour allier leurs forces sur un autre front : le cloud.

En vue de proposer ses services sur place, Google aurait approché non seulement Tencent, mais aussi d’autres grands noms du secteur.

Bloomberg mentionne l’entreprise publique Inspur, sans préciser si elle fait partie des trois organisations qui seraient encore en course dans le cadre des négociations amorcées en début d’année.

Comme Inspur, Tencent a des connexions avec le pouvoir chinois. En premier lieu via son fondateur Pony Ma. Son portefeuille cloud comprend par ailleurs une offre Kubernetes Engine basée sur la technologie de Google.

Toile de fond à ce partenariat : la législation chinoise, durcie l’an dernier et qui impose, entre autres, une localisation des données sur le territoire national. Dans ce contexte, Amazon et Microsoft s’appuient tous deux sur des acteurs locaux pour proposer leurs services cloud (Beijing Sinnet Technology pour le premier ; 21Vianet Group pour le second).

Au dernier pointage de Synergy Research (juin 2018), Amazon domine le marché chinois du cloud (deuxième région mondiale après les États-Unis), devant Alibaba et Microsoft. Google n’occupe que le quatrième rang. Mais ses ambitions transparaissent en particulier dans une offre d’emploi pour un directeur des ventes basé à Shanghai.

Retour sous censure ?

Cette offensive dans l’univers du cloud pourrait s’assortir d’une initiative dont la presse américaine s’est fait l’écho la semaine passée : un retour sur le marché chinois de la recherche en ligne.

Google s’en était retiré en 2010, sous l’impulsion de ses fondateurs Larry Page et Sergey Brin, qui voyaient en la censure gouvernementale une menace pour la mission de Google en tant que « défenseur d’un Web ouvert ».

Depuis lors, Baidu a pris une position dominante. Le trafic s’est progressivement « déplacé » vers des moteurs de recherche verticaux (Alibaba pour le e-commerce, Toutiao pour les actualités, etc.)… et surtout vers les terminaux mobiles (95 % des 750 millions d’internautes chinois utilisent ce canal). Aussi Google envisagerait-il de lancer dans un premier temps une application Android, exploitée en coentreprise avec un acteur sur place.

Le projet, connu en interne sous le nom Dragonfly, pourrait se concrétiser dans 6 à 9 mois. Il s’appuierait sur la liste noire (le fameux « Great Firewall ») établie par Pékin, bloquant en conséquence certains sites et certaines requêtes.

Une telle éventualité – non confirmée par Google – a suscité le débat, jusqu’au sein de la firme de Mountain View, où des employés ont fait le parallèle avec le projet Maven (utilisation d »une IA de reconnaissance par des drones de l’armée américaine).

Depuis son investiture à la tête de Google voilà trois ans, Sundar Pichai n’a jamais caché son ambition de retour sur le marché chinois. L’ouverture, en début d’année, d’un centre de recherche en intelligence artificielle à Pékin en a témoigné. Autre ouverture prévue cette année : un datacenter Google Cloud à Hong Kong (le 6e dans cette zone géographique après Mumbai, Sydney, Singapour, Taïwan et Tokyo).

Crédit photo : Stuck in Customs via VisualHunt / CC BY-NC-SA

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