Google n’a probablement pas fini d’entendre parler de James Damore.
La firme a officialisé lundi le licenciement de cet ingénieur qui avait posté, la semaine dernière sur un forum interne, un manifeste dans lequel il dénonce notamment l’existence d’une « chambre d’écho où certaines idées sont trop sacrées pour être honnêtement débattues ».
Par la voie de son CEO Sundar Pichai, Google a réaffirmé encourager ses employés à s’exprimer, mais souligné que plusieurs parties dudit manifeste sont, comme le mentionne Recode, « contraires aux valeurs de l’entreprise » et « violent [son] code de conduite ».
Au cœur du débat, des propos jugés sexistes : pour James Damore, si les aptitudes et les inclinations des femmes et des hommes ne sont pas les mêmes, c’est en partie à cause de différences biologiques. Des différences qui expliqueraient notamment pourquoi on trouve moins de femmes à des postes à responsabilité et plus globalement dans le secteur technologique.
Dans son mémo, l’ingénieur affirme avoir reçu de nombreux messages de collègues le remerciant d’avoir mis cette problématiques sur la table, alors qu’eux-mêmes n’auraient pas osé, « face à la peur d’être virés ». Et de pointer du doigt une « monoculture qui se maintient en réduisant ses opposants au silence ».
Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a réagi sur Twitter en proposant à James Damore de rejoindre l’organisation, non sans ajouter : « Les femmes et les hommes ont droit au respect. Cela implique de ne pas les renvoyer pour avoir poliment exprimé des idées, mais d’y répondre de manière argumentée. »
Du côté du Register, on reprend un autre tweet : celui de James Ball. L’ancien journaliste de WikiLeaks, qui travaille aujourd’hui pour BuzzFeed, rappelle que Julian Assange – qui vient de publier son livre « Quand Google a rencontré WikiLeaks » – avait lui aussi remercié des employés pour avoir exprimé certaines idées.
La National Labor Relations Board, agence américaine chargée d’enquêter sur les pratiques illégales dans le monde du travail, a enregistré, ce 8 août 2017, une plainte déposée par le cabinet d’avocats californien Paul Hastings au nom de James Damore.
Un autre cabinet d’avocats est sur le front depuis quelques semaines, sur un autre volet : il cherche à monter un recours collectif à destination des employées de Google victimes d’inégalités salariales.
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