Cloud, hardware et YouTube.
Les trois termes sont revenus en boucle dans le discours de Sundar Pichai, patron de Google, à l’occasion de la conférence téléphonique organisée après la publication des résultats 2017 de la maison mère Alphabet.
Le groupe en fait les piliers de sa « prochaine phase de croissance », à l’heure où son effectif dépasse les 80 000 employés.
En l’état, la publicité reste le principal levier de revenus : elle en a représenté, au 4e trimestre, plus de 84 %, à 27,227 milliards de dollars (+ 22 % d’une année sur l’autre). Les marges se resserrent néanmoins, le mobile et le programmatique supposant des coûts plus élevés d’acquisition de trafic (24 % du C.A. publicitaire ; + 2 points sur un an).
Sur l’année 2017, le business publicitaire dégage 88,455 milliards de dollars.
Le cloud, le hardware et YouTube sont inclus dans un segment de business qui pèse de plus en plus lourd : 4,687 milliards de dollars, toujours au 4e trimestre (+ 35 %).
Google fournit peu d’indicateurs sur les performances de son activité cloud, mais affirme qu’elle a dépassé le seuil du milliard de dollars de revenus trimestriels (à comparer aux 5 milliards d’Amazon Web Services), avec « trois fois plus de contrats à plus d’un million de dollars » en 2017 qu’en 2016 et le franchissement des 4 millions de clients payants pour G Suite.
Du côté de YouTube, qui fédère officiellement 1,5 milliard de visiteurs uniques par mois, on aura relevé un partenariat avec Ticketmaster, le développement mondial de YouTube TV (90 pays couverts), ainsi que des accords de licences sur les contenus musicaux avec Sony et Universal.
Les sociétés d’Alphabet qui n’évoluent pas dans le giron de Google sont placées, au niveau de la communication financière, dans un segment « Other Bets » (littéralement, « autres paris »).
La firme américaine ne s’attarde pas sur les chiffres du 4e trimestre (C.A. en hausse annuelle de 56 %, à 409 millions de dollars, avec une perte d’exploitation avoisinant le milliard).
Elle préfère s’inscrire sur le long terme, en soulignant notamment que Verily (sciences de la vie) a d’une part amorcé la « pré-commercialisation » d’une solution de gestion du diabète développée en coentreprise avec Sanofi et de l’autre, obtenu des « résultats positifs » dans ses travaux sur la transmission des maladies par les moustiques.
Sur l’année 2017, Alphabet dépasse pour la première fois les 100 milliards de dollars de revenus. Son résultat net est néanmoins réduit de plus de 50 % (à 12,662 milliards de dollars). En cause, la réforme fiscale enclenchée aux États-Unis.
Sous le régime du « Tax Cuts and Jobs Act », les multinationales ont la possibilité de rapatrier des profits conservés à l’étranger, moyennant des taux d’imposition avantageux (15,5 % maximum).
Facebook a laissé 2,3 milliards de dollars dans l’affaire ; Microsoft, 13,8 milliards. Pour Google, la facture frôle les 10 milliards. Assez pour afficher, au 4e trimestre, une perte de plus de 3 milliards de dollars, sur un résultat d’exploitation en croissance annuelle de 15 %.
Au 31 décembre 2017, Alphabet dispose, en incluant les titres négociables, d’un trésor de guerre d’environ 102 milliards de dollars.
Crédit photo : Google
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