Google Ventures, un petit tour et puis s’en va ?
Le fonds de capital-risque monté en 2009 par le groupe Internet américain ne disposera bientôt plus d’un véhicule de financement dédié aux start-up européennes.
Son CEO Bill Marris, qui s’est confié au Financial Times, évoque une « révision » de la stratégie d’investissement à l’horizon 2016.
Destinée à donner « davantage de liberté » à la structure, cette initiative se traduira par la constitution – dès le mois de janvier, selon TechCrunch – d’un unique véhicule de financement pour l’ensemble de la planète.
« Rien ne changera » pour l’équipe opérationnelle à Londres depuis juillet 2014 et l’installation officielle de Google Ventures en Europe avec une enveloppe de 100 millions de dollars.
À l’époque, Bill Marris avait évoqué un « énorme potentiel » en citant des places fortes comme Londres, Paris et Berlin, avec des sociétés comme SoundCloud, Spotify et Supercell.
En un peu moins d’un an et demi, Google Ventures – à ne pas confondre avec le fonds de capital-développement Google Capital – n’aura réalisé qu’une demi-douzaine d’investissements sur le Vieux Continent*, dont cinq au Royaume-Uni… et un en Suède, dans une jeune pousse (Resolution Games) spécialiste de la réalité virtuelle appliquée aux jeux vidéo.
Un moindre engagement si on considère qu’en six ans, le fonds de capital-risque a soutenu plus de 300 start-up, avec un portefeuille particulièrement prestigieux dans la Silicon Valley : Uber, Nest (objets connectés ; racheté début 2014… par Google) ou encore Periscope (live streaming vidéo ; passé dans le giron de Twitter).
Google Ventures change par ailleurs de nom en devenant GV. L’objectif : marquer son indépendance vis-à-vis de Google, en réponse aux critiques des investisseurs concurrents qui voient dans le fonds un « pipeline à acquisitions ».
L’année 2016 devrait aussi marquer, pour Google Ventures, une concentration sur certains secteurs comme les sciences de la vie. Le fonds y a déjà consacré 31 % de ses investissements en 2015. L’année passée, il s’était distingué en apportant 130 millions de dollars à la plate-forme d’oncologie américaine Flatiron Health, qui collecte des données liées aux centres de lutte contre le cancer, aux médecins et aux chercheurs.
Dans cette logique de « spécialisation », Google Ventures a financé moins d’entreprises en 2015 (34) que l’année passée (57). Il faut dire que « les prix augmentent avec la concurrence », d’après Bill Marris, qui escompte une baisse des valorisations sur le court terme.
* Google a investi dans Secret Escapes (ventes privées dans le domaine du voyage), Kobalt (gestion des droits de licence sur la musique numérique), Lost My Name (livres personnalisés), Yieldify (e-mail marketing) et l’Oxford Science Innovation Fund, qui soutient les projets high-tech issus de l’université d’Oxford.
Crédit photo : Mike Focus – Shutterstock.com
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