Grand Plan d’Investissement : le numérique et l’innovation à tous les niveaux
Le gouvernement présente un Grand Plan d’Investissement de 57 milliards, dans lequel le numérique et l’innovation occupent une place prépondérante.
57 milliards d’euros d’investissement sur la durée du quinquennat.
C’est l’engagement du gouvernement d’Édouard Philippe, qui vient de présenter les principales orientations du Grand Plan d’Investissement (GPI) condensées dans le rapport Pisani-Ferry du nom de l’économiste qui avait supervisé le programme présidentiel d’Emmanuel Macron.
Ce plan stratégique sur cinq ans a été présenté ce matin.
Il est divisé en quatre grandes thématiques selon une infographie de l’AFP mais le numérique entre dans une dimension transversale : transition écologique (20,1 milliards d’euros), 14,6 milliards d’euros (formation et éducation), 13,1 milliards pour « l’innovation » au sens large (agriculture, industries et services, recherche) et 9,3 milliards pour le numérique (système de santé et action publique).
Le plan d’investissement quinquennal annoncé ce matin par le gouvernement #AFP par @AFPgraphics pic.twitter.com/K6Ymc6Z1ld
— Agence France-Presse (@afpfr) 25 septembre 2017
« Comme toutes les organisations de services, notre sphère publique va être percutée par la révolution numérique. Celle-ci offre l’occasion de réinventer l’action publique, d’inventer un État plus économe, d’offrir des services plus personnalisés aux citoyens », peut-on lire dans le rapport. « L’accent sera mis sur la méthode du changement dans la sphère publique et sur le virage numérique du système de santé. »
Dans le rapport, il est également stipulé la volonté « d’ancrer la compétitivité sur l’innovation ». « Elle seule peut garantir une prospérité durable et sereine, le maintien de notre rang dans l’économie mondiale, la création d’emplois de qualité, et la protection de notre modèle social », peut-on lire.
Le rapport évoque des pistes à creuser pour rapprocher la recherche fondamentale des entreprises, le financement des jeunes entreprises innovantes et « l’accompagnement et la restructuration de secteurs en transformation » (agro-alimentation et agriculture).
Mon rapport à @EPhilippePM sur le plan d’investissement est ici https://t.co/dghsmX7LNG — Jean Pisani-Ferry (@pisaniferry) 25 septembre 2017
Les sources de nouveaux financement sont variés (crédits existants ré-orientés, nouvelles mesures budgétaires, instruments financiers comme le recours à l’emprunt auprès de la CDC) et le gouvernement y intègre aussi les programmes pour les investissements d’avenir (dont la genèse remonte à 2010).
« Sur les 57 milliards d’euros prévus, 10 milliards proviendraient de la dernière tranche du programme d’investissement d’avenir », évoque Les Echos. Ce qui correspondrait au troisième PIA qui devait émerger fin 2016.
« Le plan d’investissement ne sera donc pas un PIA 4. D’une part il reprendra le PIA 3, doté de 10 milliards d’euros, et assurera son financement ; d’autre part il inscrira 46 milliards d’actions nouvelles dans les budgets des ministères, en les soumettant à une gouvernance spécifique. Un CGI rénové devra servir d’organe de pilotage commun à ces deux volets », est-il précisé dans le rapport.
Des distinctions à éclaircir dans les investissements pour le numérique
Les investissements dédiés au numérique au nom du gouvernement prennent de l’importance si on croise le volet « digital » inclus dans le Grand Plan d’Investissement (9,3 milliards d’euros) et le fonds d’investissement dédié à l’innovation annoncé au début de l’été par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances.
Ce méga-fonds sera alimenté par la cession par l’Etat de participations « importantes » dans des entreprises publiques « non stratégiques ».
ITespresso.fr attend des éléments sur cette distinction de la part des services du Premier ministre.
Les annonces réalisées dans le cadre du GPI ne prendraient pas en compte les investissements consentis pour le développement du très haut débit pour couvrir la population en France mais elles devraient avoir un impact sur les infrastructures numériques associés au système de santé.
(Jean Pisany-Ferry et Edouard Philippe (c) : Florian David / Matignon)