Grande réorganisation dans la musique en ligne

Mobilité

Deux des quatre majors de la production musicale veulent mettre en place un réseau global de distribution de musique certifiée. Cette initiative conjointe de Sony et Universal a pour but de contrecarrer les grands projets d’AOL-Time Warner-EMI en matière de diffusion de contenu culturel sur Internet.

Imaginez un service de télédistribution à la demande de musique partout dans le mode. C’est le projet que veulent mettre en place deux des quatre majors restantes dans la production musicale, Sony et Universal. Le but est de permettre le téléchargement ou le streaming de morceaux de musique protégés par copyright partout dans le monde à partir du réseau Internet. Si techniquement, on ne sait rien des solutions choisies par les deux promoteurs du projet, commercialement Sony et Universal représentent 45 % du marché des enregistrements aux Etats Unis. Un poids considérable qui permettrait à ces deux structures de faire face au géant AOL, qui possède déjà un fond de catalogue (EMI) et un réseau implanté partout sur la planète (à la fois sur Internet et désormais, depuis le rachat de Time Warner, sur le câble américain).

Outre ce concurrent d’importance, c’est aussi tout le système actuel de distribution de la musique en format numérique que ces deux sociétés veulent remettre en cause. En effet, malgré la campagne judiciaire en cours (voir édition du 10 mai 2000), Napster et ses ersatz restent le cauchemar des éditeurs de musique, qui n’apprécient ni de perdre quelques précieux centimes, ni de ne plus pouvoir imposer leurs créations au public. Avec le système que veulent mettre les deux majors en place, tout morceau d’un artiste en contrat sera obligatoirement codé en format propriétaire et donc difficilement échangeable comme le permet actuellement le MP3. Autre avantage indéniable pour les producteurs, la fin de la fabrication physique de disques et cassettes, les achats s’effectuant en téléchargement complet.