« 46% des entreprises françaises interrogées sont sensibilisées aux enjeux énergétiques et environnementaux du système d’information », souligne Karim Bahloul, directeur du consulting chez IDC France, à l’occasion de la présentation du baromètre du Green IT 2008 Dell/IDC.
Pour être plus précis, 34% des entreprises en France ont d’ores et déjà mis en place certaines initiatives, tandis que 12% ont planifié le développement d’une politique informatique de préservation de l’environnement pour les prochains mois.
Petit bémol cependant : les infrastructures françaises sont tout de même en retard dans le développement d’une politique de Green IT par rapport à quelques consoeurs européennes comme les entreprises allemandes et anglaises qui sont respectivement 51% et 47% a avoir initié des projets de développement durable.
Des facteurs incontournables prêchent pour un développement d’une informatique verte
Cette volonté des entreprises françaises d’investir le champ du Green IT ne doit rien au hasard et répond avant tout à un nouvel impératif d’ordre économique, à savoir une augmentation des coûts d’exploitations qui vont de paire avec une progression des dépenses en matière d’électricité et de refroidissement des serveurs. IDC a pu ainsi établir quelques facteurs qui inciteraient les sociétés à davantage investir dans des initiatives de Green IT.
Ainsi la nécessité d’être en conformité avec les réglementations européennes reste un levier inévitable, ainsi que la volonté de réduire les coûts de fonctionnement de l’informatique et d’optimiser leur consommation énergétique. Avec, à la clé, la définition d’une véritable politique d’entreprise en matière de développement durable qui s’inscrirait, vis-à-vis des clients et des citoyens, dans « un plan de responsabilité sociétale », comme le souligne Karin Bahloul
La mis en place d’une véritable politique verte concernant l’informatique d’une entreprise aurait également des impacts certains sur les processus de cette entreprise notamment sur la politique d’achats, qui ne serait plus seulement basé sur un rapport qualité/prix, mais prendrait en compte la consommation, le recyclage, bref, tout le cycle de vie d’un produit pour en évaluer sa nécessité
Des freins importantes existent toujours
Toutefois, des freins au développement d’une stratégie informatique environnementale persistent et rebutent de nombreuses directions informatiques. Ainsi « le manque de compétences et d’expertise en interne, la définition d’autres priorités incompatibles avec une stratégie de Green IT et le manque de temps constituent les trois principaux obstacles ».
Mais il existe des raisons d’espérer puisque des solutions peuvent être envisagées pour mettre en place au sein des entreprises françaises une politique informatique plus verte. Il s’agit alors de davantage communiquer pour changer les comportements, de développer la virtualisation, et c’est déjà en bonne voie, puisque Karim Bahloul confirme que « 50% des entreprises ont d’ores et déjà investi dans des solutions de virtualisation ».
D’un point de vue de la gestion de des produits informatiques, il serait intéressant de « mettre en place de nouvelle gestion des impressions », d’amorcer une réflexion sur l’utilisation des postes de travail et de « mettre en place des outils de gestion et d’optimisation des datacenters », comme des solutions alternatives basées sur le refroidissemt des serveurs.
Le concept de Green IT commence à marquer les esprits
Mais en dépit des difficultés annoncées, les directions informatiques des entreprises françaises estiment à 89% que l’informatique est appelé à jouer un rôle important, voire majeur, dans la réduction des impacts environnementaux de leur entreprise ces prochaines années.
Ainsi, IDC estime que les entreprises françaises vont multiplier leurs investissements ces deux prochaines années dans des projets de Green IT. En 2008, 6% du budget informatique seulement est investi dans des initiatives vertes, alors que les dépenses pour ce type de poste devrait passer atteindre les 8% en 2010.
* L’enquête a été réalisée auprès de 100 entreprises comptant plus de 1 000 salariés sur la France. En complément, IDC a interrogé des entreprises basées dans différents pays d’Europe : Angleterre, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas et dans les pays nordiques (au total 459 entreprises interrogées).
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