Amazon est formel : le mouvement social de ce lundi 22 décembre n’aura « aucun impact » sur son activité en France.
A l’appel de la CGT (premier syndicat de l’entreprise avec un taux de représentativité de 40 %), les 4700 collaborateurs que le groupe e-commerce emploie dans l’Hexagone étaient invités à cesser le travail à partir de 9 heures du matin, pour 24 heures non reconductibles. Ils devaient emboîter le pas à leurs homologues allemands, qui avaient débrayé la semaine passée pour des motifs comparables ; en l’occurrence, des revalorisations salariales et une amélioration des conditions de travail.
En Allemagne, où Amazon sollicite près de 15 000 personnes en comptant les contrats temporaires, le conflit salarial dure depuis près de deux ans. Du 15 au 17 décembre derniers, plus d’un millier de salariés (1100 selon la direction ; 2300 selon le syndicat Verdi) avaient cessé toute activité. Des perturbations ont été recensées dans 6 centres logistiques : Hersfeld (land de Hesse), Leipzig (Saxe), Coblence (Rhénanie-Palatinat), Graben (Bavière), Rheinberg (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) et Werne (idem).
Les grévistes outre-Rhin réclament notamment d’être rattachés au secteur du commerce de détail et de la vente par correspondance. Ce qui leur garantirait un salaire horaire brut minimal de 10,66 euros, contre 9,55 euros actuellement dans le secteur de la logistique. Parmi les autres revendications, une révision des indemnisations pour les heures de nuit.
Le volet salarial est également au coeur des préoccupations en France. Après l’obtention du 13e mois au printemps, la CGT exige une revalorisation du salaire de base à 1700 euros brut, contre 1611 euros dans l’état actuel. Délégué syndical sur le site de Sevrey (Saône-et-Loire), Alain Jeault évoque au Parisien la « pénibilité » du travail : dans l’entrepôt, qui occupe une surface de 42 000 m², « un magasinier peut marcher jusqu’à 22 kilomètres par jour« . Sur ce point, Amazon assure qu’au bout de 6 mois, un salarié sans formation est rémunéré 22 % au-dessus du SMIC.
Pointée du doigt pour un recours « abusif » à l’intérim, la multinationale fondée en 19ç4 par Jeff Bezos reconnaît que près de la moitié de ses employés en France sont dans ce cas. Elle impute cette situation à « la forte saisonnalité » de son activité et réaffirme son intention d’embaucher davantage de CDI en 2015 (objectif : + 22 % d’une année sur l’autre).
La CGT demande également un temps de pause plus important que les 30 minutes actuellement accordées (dont 20 minutes rémunérées). Mais son appel à la mobilisation est peu suivi : comme le note Le Monde, ce matin à 11 heures, la direction ne recensait qu’une douzaine de grévistes… dans un seul centre : celui de Saran, un complexe de 70 000 m² inauguré en 2007 dans le département du Loiret.
Du côté de la CGT, on compte une trentaine de grévistes. Et Clément Jamin d’ajouter : « Beaucoup de collègues ont posé des congés sur cette période ou ne peuvent pas se permettre de perdre du salaire. Mais beaucoup sont d’accord avec la CGT« . Le représentant syndical précise que « des négociations sont en cours » à Sevrey. Rien à signaler, en revanche, à Lauwin-Planque (Nord) et à Montélimar (Drôme).
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