Grokster ferme ses portes… en attendant Grokster 3G
Le service P2P cède sous la pression de la justice et des industries du disque et du cinéma. Mais il s’engage à redéployer un service légal.
Grokster promet de renaître de ses cendres. Mais, en attendant une éventuelle reprise, le service d’échanges peer-to-peer (P2P) a annoncé qu’il cessait ses activités pour se plier à la décision de la Cour Suprême américaine (voir édition du 27 juin 2005).
A la suite d’une longue procédure initiée par les industries du disque et du cinéma, la plus haute instance juridique des Etats-Unis avait jugé que Grokster et Morpheus, deux services exploitant un protocole P2P développé par StreamCast Networks, enfreignaient la législation sur le droit d’auteur. Par conséquent, leurs activités ont été jugées illégales (voir édition du 28 juin 2005).
Mais Grokster assure n’avoir pas dit son dernier mot. Sur la page d’accueil de son site Internet, l’équipe a laissé un message selon lequel elle souhaite disposer « prochainement » d’un service sûr et légal. Nom de code du nouveau projet : Grokster 3G, « garanti sans logiciels intrusifs publicitaires, sans logiciels espions et sans virus ». Mais aucune date n’est donnée pour un éventuel redémarrage.
Wayne Rosso, le cofondateur de Grokster, n’a pas attendu cette échéance : fin 2003, il a quitté la société pour prendre en main un nouveau projet P2P baptisé MashBoxx, qui respecterait dès le départ la loi américaine (voir édition du 23 mai 2005).
Avis de relances et de fermetures
Grokster n’est pas le seul à vouloir tenter un retour gagnant : si eDonkey a fermé ses portes fin septembre (voir édition du 30 septembre 2005), Sam Yagan, directeur de la société MetaMachine qui exploite le logiciel P2P, a déclaré qu’il voulait relancer le service sous une forme qui apporterait pleinement satisfaction aux maisons de disques. Quant à iMesh, la nouvelle version 6.0 de son logiciel permettrait de garantir la légalité de ses activités.
En revanche, certains ont préféré jeter l’éponge : c’est le cas de WinMX, qui a mis la clé sous la porte fin septembre (voir édition du 23 septembre 2005). D’autres services P2P demeureraient dans le collimateur de la RIAA (Recording Industry Association of America), notamment Lime Wire et BearShare.