Après BNP Paribas, c’est au tour de Groupe BPCE d’enclencher un plan de transformation digitale pour refondre ses réseaux de banque de proximité. Mais pas seulement…
Ce programme entre dans la préparation d’un projet stratégique plus vaste 2018-2020 pour l’ensemble du groupe (essentiellement les réseaux Banque populaire et Caisses d’Epargne et la banque d’affaires Natixis).
L’orientation digitale sera nettement accentuée sous la houlette d’Yves Tyrode, qui a pris les fonctions de Chief Digital Officer au sein du groupe mutualiste en septembre 2016.
Cette mutation se concrétise par un programme de digitalisation des métiers, de réduction des coûts globaux et une rationalisation de l’organigramme.
Elle aura des effets au niveau des canaux de distribution et de la gestion des ressources humaines. 5% des agences du groupe mutualiste (toutes enseignes confondues) seront fermées d’ici 2020.
« Dans les trois années qui viennent, on aura approximativement un peu plus de 400 points de vente en moins », a précisé François Pérol, président du directoire de BPCE, lors d’une conférence de presse.
« Nous remplacerons un peu moins de deux départs sur trois » sur les 11 000 attendus d’ici 2020. Ce mouvement s’accompagnera en interne d’une « spécialisation » des conseillers.
Le plan digital s’appuie sur un triptyque : « adaptation du modèle de relation » vers davantage de proximité, « plan de transformation et d’excellence opérationnelle » pour gagner en performance (en mutualisant les moyens) et simplifier la structure du groupe (notamment l’IT et ses processus) et « un ambitieux plan d’action digital » (clients, collaborateurs et partenaires).
Des investissements cumulés de 750 millions d’euros sur la période 2017-2020 seront consentis pour accélérer les développements digitaux du groupe.
Pour « l’excellence opérationnelle », le groupe est prêt à consentir un montant de 790 millions d’euros (dont 220 millions d’euros dédiés à l’évolution de Natixis) d’ici 2020.
En termes d’organisation des directions informatiques, les mouvements de mutualisation de la production, de rationalisation et de migration se poursuivent.
Le groupe évoque un énorme chantier de « simplification de l’IT », censée aboutir à une « DSI Retail » transformée en digital factory et regroupant les ressources IT des composants I-BP (Banque Populaire), IT-CE (Caisses d’Epargner) et BPCE IT (maison-mère).
Parallèlement, la flexibilité accélérée au sein du groupe devrait permettre d’aboutir à une réduction des coûts de fonctionnement d’un milliard d’économie.
Comment s’affirmer sur le terrain de la proximité, tout en développant le réflexe digital ? C’est l’un des principaux de Groupe BPCE, qui compte développer le canal de la vente à distance (11% actuellement et 40% visés à fin 2020).
Il peut déjà compter sur les acquis : 75 % de ses clients sont abonnés à la banque en ligne à fin 2016 et l’usage de la signature électronique se développe (« 100 000 signatures électroniques par jour »).
Mais il reste encore du chemin à parcourir pour accentuer la tendance à la digitalisation côté Banque Populaire (9,2 millions de clients) et Caisses d’Epargne (20,6 millions de clients).
La souscription digitale (ouverture de compte, crédit immo ou équipement) sera poussée, tout comme les paiements mobiles (S-Money et Apple Pay). Lors du récent passage de Tim Cook à Paris, le CEO d’Apple a pris le temps de rencontrer François Pérol.
Groupe BPCE s’est également démarqué dans les acquisitions d’offres innovantes : Le Pot Commun (cagnottes en ligne), e-Cotiz (cotisations en ligne), PayPlug (paiement électronique), Depopass (sécurisation de la transaction autour d’une voiture d’occasion) et last but no least Fidor Group (acquis en juillet 2016).
Ce dernier actif va monter en puissance au sein de BPCE : cette start-up FinTech d’origine allemande qui dispose d’une licence bancaire va étendre ses activités de banque 100% mobile en France et dans le reste de l’Europe.
Il faut donc s’attendre à un nouveau concurrent en France sur ce segment entre Hello Bank, Orange Bank, Boursorama and co.
« Nous voulons capitaliser sur la plateforme technologique de Fidor qui fournit des services bancaires à d’autres partenaires en marque blanche », précise François Pérol dans une interview accordée aux Echos.
(Crédit photos : compte Twitter BPCE)
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