Actuellement dans les mains de Vivendi, l’opérateur télécoms brésilien GVT est convoité par deux poids lourds du secteur : Telecom Italia et Telefonica.
Qui va remporter la mise ? Vivendi est prêt à céder l’ensemble de ses actifs dans le secteur télécoms pour se recentrer sur les médias numériques : après Maroc Telecom et SFR, il reste GVT à vendre. Même si dans sa communication officielle, Vivendi n’évoque pas de processus enclenché dans ce sens.
Début août, l’opérateur espagnol Telefonica a soumis une offre auprès de Vivendi dans ses termes.
« Vivendi a reçu une offre engageante de Telefonica SA et de Telefonica Brasil SA en vue de l’acquisition de sa filiale GVT au Brésil pour un prix de 20,1 milliards de BRL (environ 6,7 milliards d’euros). Cette offre serait pour partie payable en numéraire, à hauteur d’environ 60 % de son montant, et pour partie en titres Vivo (12 % de la future entité combinée) à hauteur d’environ 40 % », peut-on lire dans un communiqué. « En cas d’acceptation de l’offre, Vivendi disposerait également de la possibilité d’acquérir 8,1 % de Telecom Italia. »
Mais, depuis, Telecom Italia est entré dans la course du rachat de GVT et propose sept milliards d’euros. Pour embellir son offre, l’opérateur italien pourrait proposer à Vivendi un accord de partage de contenus pour la télévision pour améliorer son offre sur l’opérateur brésilien, selon Bloomberg.
La situation est assez alambiquée à double titre. Primo, au regard des enjeux de participations capitalistiques : selon L’Agefi, Telefonica est devenu le premier actionnaire de Telecom Italia avec une participation indirecte de 15% à son capital. En juin , l’opérateur espagnol a donné un signe de désengagement en cédant des obligations remboursables en actions Telecom Italia, acquises en novembre 2013 pour un montant nominal de 103 millions d’euros.
Il faut regarder également le dossier GVT sous le prisme des prises de position au Brésil par les opérateurs concernés. Telefonica contrôle Vivo, premier opérateur mobile du pays devant Tim Brasil (détenu par Telecom Italia à hauteur de 67%). Faire basculer le troisième acteur GVT dans l’un ou l’autre camp pourrait changer la donne sur l’un des marchés télécoms les plus dynamiques d’Amérique du Sud.
Qualifié de « Free brésilien », GVT a deux points forts : l’Internet haut débit et la téléphonie fixe (6,75 millions d’abonnés recensés à mars 2014). Dépourvu de pendant mobile, GVT reste néanmoins une cible de choix. Ce dossier Vivendi qui pourrait de manière connexe affecter gravement les liens entretenus entre Telecom Italia et Telefonica.
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