‘Hack’ SDMI : les scientifiques cèdent à la peur du gendarme

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Le groupe de chercheurs américains qui avait promis de présenter au public sa méthode pour contourner les systèmes antipiratage de l’industrie musicale s’est désisté au dernier moment. Raison invoquée : la crainte du procès.

Edward Felten a rendu les armes. Le scientifique américain qui se vante depuis octobre dernier d’avoir réussi à contourner les solutions proposées par la Secure Digital Music Initiative (SDMI) pour protéger les fichiers musicaux, ne rendra pas public le détail des méthodes utilisées. Il devait présenter ses travaux lors d’une conférence internationale qui s’est tenue en fin de semaine aux Etats-Unis (voir édition du 17 avril 2001).

Devant ses pairs, le chercheur s’est contenté d’une courte déclaration faisant état des pressions que lui-même et son équipe auraient eu à subir de la part de l’industrie musicale. « [Elle] nous a menacés d’un procès (…) Des menaces ont été reçues par [notre équipe], par les organisateurs de la conférence et par nos employeurs respectifs », a affirmé le scientifique, qui a préféré ne pas s’engager dans une coûteuse bataille juridique.

Des lois américaines très tatillonnes

L’industrie s’appuie ici sur le DMCA (Digital Millenium Copyright Act), les nouvelles et contraignantes lois américaines sur les droits d’auteur à l’ère numérique. Celles-ci interdisent notamment de contourner les systèmes antipiratage, y compris à des fins de recherche (le reverse engineering).

Malgré la défection de Felten, la communauté scientifique devrait tout de même s’en tirer avec les honneurs : les travaux de deux jeunes chercheurs français sur les méthodes de sécurisation de la SDMI ont été rendus publics lors de la conférence ? ils n’avaient pas à craindre, eux, la justice américaine (voir édition du 17 janvier 2001).

Pour en savoir plus :

* La 4ème conférence internationale sur les techniques de dissimulation

* La déclaration d’Edward Felten