Pour Barack Obama, il n’y plus de doutes : la Corée du Nord est bel et bien derrière la cyber-attaque qui a visé Sony Pictures fin novembre.
Washington hausse le ton. Même si ce sont des intérêts d’une entreprise privée (Sony) qui ont été visés, c’est la plus grave cyber-attaque jamais menée sur le territoire américain, selon les autorités. « Ils ont provoqué beaucoup de dégâts et nous répondrons de manière proportionnée et nous répondrons à un moment, à un endroit et d’une manière que nous choisirons », a déclaré le Président des Etats-Unis.
Il est resté flou sur les types de représailles escomptés pour répondre à cette menace considérée comme « l’une des plus graves contre la sécurité nationale ».
Du côté de la Corée du Nord, Kim Song, conseiller politique du pays devant les instances de l’ONU à New York, assure que son pays « n’a aucun lien avec ce hacker ».
En enquêtant sur le Sony Hack, le FBI a souligné « la nature destructrice de cette attaque, associée à sa nature coercitive » et considère avoir cumulé suffisamment de preuves pour démontrer l’implication de la Corée du Nord.
Les dégâts sont importants, recense la police fédérale : vol de données sensibles concernant Sony Pictures, infraction à la vie privée des 47 000 employés et destruction du système informatique du groupe avec plusieurs milliers de postes de travail affectés. Des experts considèrent que le préjudice pour Sony pourrait s’élever à un demi-milliard de dollars.
Interrogé par l’AFP, Guy Levy-Yurista , Vice-président d’Usher by MicroStrategy (plateforme d’identification et d’authentification pour Internet), aurait identifié le code malveillant qui a servi de pivot à l’attaque : une version améliorée de Destover, qui a servi à pirater des banques et des médias en Corée du Sud et des firmes au Proche-Orient (comme Saudi Aramco, la compagnie nationale de pétrole et de gaz d’Arabie saoudite).
Signe particulier selon Silicon.fr : non seulement ce malware s’immisce sur des réseaux en vue d’aspirer les données mais il est aussi en mesure de les détruire.
De son côté, la division Sécurité de HP a décortiqué davantage les coulisses de l’attaque supervisée par la Corée du Nord.
« C’est aussi une attaque contre notre liberté d’expression et notre mode de vie », a estimé Jeh Johnson, secrétaire à la Sécurité intérieure des Etats-Unis (Homeland). En raison des menaces terroristes profanées par le groupe pirate GOP (Guardians of Peace), Sony a préféré annuler la sortie du film « L’Interview qui tue » au cinéma.
C’est le sujet qui fâche : cette comédie satirique sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-un constituerait le catalyseur de cette attaque sur les studios Sony.
A ce sujet, Barack Obama a considéré que Sony a fait une erreur en annulant la première de « L’Interview qui tue » initialement prévue à Noël. « Nous ne pouvons pas avoir une société dans laquelle un dictateur quelque part peut commencer à imposer une censure ici aux Etats-Unis. »
De son côté, Michael Lynton, CEO de Sony Entertainment (qui chapeaute les activités de divertissement au sein du groupe Sony, dont le cinéma), a répondu que sa firme « n’avait pas capitulé ». Celle-ci prévoit même la diffusion du film « sur une autre plateforme ».
De manière anecdotique, l’écrivain brésilien Paulo Coelho a offert 100 000 dollars pour acheter les droits u film « L’interview qui tue! » pour une diffusion gratuite sur son blog, a repéré l’AFP.
Plus sérieusement, BitTorrent serait également prêt à assurer cette prestation à partir de sa plateforme P2P, selon VentureBeat.
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