Hadopi 2 : les clivages politiques résonnent encore plus
Le débat public au Sénat à propos de l’Hadopi 2 montre des dissensions entre courants politiques entre notion de prévention et de répression. Extraits de prises de position.
En qualité de rapporteur de la commission sénatoriale de la Culture, de l’Education et de la Communication, Michel Thiollière a rappelé l’étendue des dégâts causés par le piratage. « Pour un titre musical téléchargé légalement, quatorze sont piratés, le chiffre d’affaires des éditeurs de musique ayant diminué de 53 % en six ans. La crise ambiante et l’essor du piratage infligent ainsi une véritable double peine à la création. Face à ce constat unanime, pourquoi est-il si difficile de s’en sortir ? »
Au nom du groupe socialiste, Serge Lagauche, sénateur du Val-de-Marne, a exprimé son « scepticisme » vis-à-vis de l’efficacité du dispositif Hadopi 2. « La conjugaison de la phase d’avertissement et de la phase judiciaire améliorera la lutte contre le piratage, mais nous doutons que cela suffise pour faire basculer les internautes vers les offres légales. »
La ligne entre sénateurs et députés du PS est claire au moins sur un point : « Nous considérons qu’il faut repenser l’économie de la diffusion culturelle sur internet afin de dégager de nouvelles sources de revenus pour les auteurs, tout en favorisant la diffusion de la culture auprès du plus grand nombre. »
Catherine Morin-Desailly (Union centriste, Seine-Maritime) considère que cette loi « ne règle pas définitivement la question du téléchargement illégal » et déclare que « la question du piratage numérique reste posée puisque les technologies évolueront toujours plus vite que le droit ».
Moins consensuel, Jack Ralite (Seine-Saint-Denis, Groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche) préfère railler le texte de loi :« Ce projet de loi créé un monde des issues fermées. Nous sommes dans une situation ‘Hadopitoyable’. Le texte d’aujourd’hui est ‘Hadopire’ ! Vous n’aurez qu’une victoire à l’Hadopyrrhus ! »