Hadopi 2 : les opposants au texte ne lâchent rien

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Ligue Odebi, Quadrature du Net, April, PS voire des voix du camp UMP…Tous estiment que le complément pénal de la loi Hadopi est inacceptable.

Les derniers rebondissements dans le reliquat du projet de loi Hadopi qui reste à valider et le remaniement gouvernemental ont réveillé l’ardeur des opposants au texte dédié à la lutte anti-piratage.

Parmi les collectifs les plus virulents, on trouve La Ligue Odebi qui voit dans l’arrivée de Frédéric Mitterrand au ministère de la Culture et de la Communication « un dandy de la gauche caviar au gouvernement. » Le groupement alternatif enfonce le clou : « Si avec la nomination de ce nouveau ministre de l’industrie culturelle, le pouvoir pense justifier l’ensemble des ses dérives liberticides, il se trompe lourdement. »

De son côté, la Quadrature du Net souligne « le poids du fardeau HADOPI ». Texte qualifié  de « monstre décapité par le Conseil constitutionnel ». La nouvelle mouture, considérée comme « un inquiétant acharnement » dela part du gouvernement, est critiquée pour son « absurdité » et son « inefficacité ».

Le son de cloche est similaire du côté de l’April. L’association de promotion et de défense du logiciel libre dénonce le « jusqu’au-boutisme du Président de la République dans sa politique de surveillance et de contrôle des usages privés ».

Hadopi : « un grand emprunt arbitraire »

Sur son blog, Christian Paul, député PS de la Nièvre qui s’est distingué dans les débats Hadopi à l’Assemblée nationale, lance un appel à Frédéric Mitterrand, « Homme de culture, probablement peu enclin à encourager la surveillance généralisée de l’internet. » L’élu politique préconise « des Etats-généraux de la création à l’âge numérique, pour sortir de l’impasse Hadopi ! »

De son côté, Guy Bono, député européen (groupe PSE) et co-auteur de l’amendement 138 qui a fait du bruit au niveau du Parlement européen, se montre consterné.  » Empêtré dans son mépris du droit, Nicolas Sarkozy se transforme en girouette », peut-on lire sur son blog. « Là où l’amende était abordée comme une injustice pour sanctionner le téléchargement, elle deviendrait raisonnable une fois appliquée au défaut de sécurisation. »

Petite allusion à l’actualité nationale : « Je ne savais pas que le grand emprunt consistait en un emprunt arbitraire sur les plus démunis » (en référence aux jeunes internautes qui manquent de ressources financières et qui seront poursuivis par la justice).

Hadopi 2 : applicable « sur le papier »

S’il est évident que l’UMP va suivre la logique du gouvernement pour que ce texte de loi aboutisse, il existe quelques voix discordantes au sein du parti de la majorité.

Ainsi, dans une interview accordée aux Echos dans son édition de lundi, Alain Juppé, ancien Premier ministre et maire de Bordeaux, explique que la coupure de l’Internet est applicable « sur le papier » et place aussitôt derrière un  bémol. « Vu l’encombrement des tribunaux, cela risque d’être difficile à mettre en oeuvre ». L’homme politique plaide pour un « changement radical de logique », « l’invention d’un nouveau mode de financement de la création artistique. »

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