Hadopi et sécurité informatique ne font pas forcément bon ménage
Table ronde Epitech : Witbe (qualité des services Internet), l’April (logiciels libres) et Spotify (musique en streaming) ont partagé leurs points de vue sur l’Hadopi. Règlementation ou censure ?
Avec les débats sur Hadopi, le fameux « côté frondeur des Français » a retrouvé toute sa vigueur lors d’une table ronde organisée jeudi matin dans les locaux de l’Epitech (école de formations d’ingénieurs-informaticiens) au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) dans le cadre d’une journée symposium sur la sécurité informatique.
Bien que la loi dédiée à la lutte anti-piratage des contenus numériques (musique, films, série TV, jeux vidéo…) soit adoptée par le Parlement, elle continue de provoquer des remous.
Ses détracteurs trouvant cette règlementation « liberticide ». On attend encore un bouquet de décrets avant le démarrage opérationnel de la Haute autorité pour la diffusion des ouvres et la protection des droits sur Internet fixé au printemps prochain.
Echéance à laquelle la chasse aux pirates deviendrait inéluctable.
Non-sécurisation de l’accès Internet : un piège
Alors « Hadopi, règlementation ou censure ? » Le coeur de Tanguy Morlier, représentant de l’April (association pour la promotion du logiciel libre), balance plutôt pour la seconde interprétation de la loi.
« Les gens touchés, ce n’est pas ceux qui téléchargent mais ceux qui ne sécurisent pas leurs lignes pour l’accès Internet », proteste-t-il au cours de cette table ronde plutôt marquée « anti-Hadopi » que « pro-Hadopi »
Rappelons qu’une personne peut être sanctionnée pour « non-sécurisation de son accès Internet ».
« Les techniques de détection des adresses IP ne sont pas très fiables », considère Tanguy Morlier, avançant sur la foi d’une étude académique américaine (non sourcée) qu’il existe 33% de faux positifs (erreurs de diagnostics d’un incident survenu sur un réseau IP).
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