Un curieux réseau social contre le téléchargement illégal ouvre ses portes : HadoPinterest.
Comme son nom le suggère, c’est une initiative de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet.
Et elle prend le meilleur de Pinterest du nom de ce service Web 2.0 d’origine américaine dont la notoriété atteint des sommets (le Pinterest culmine à 8848 mètres d’altitude).
En fait, HadoPinterest, c’est une couche 2.0 rajoutée à la « réponse graduée » pour rendre l’exercice de lutte antipiratage moins austère.
Une manière aussi d’épingler les plus accrocs du téléchargement illégal. Toujours dans un but d’éducation et de prévention, comme le collège Hadopi aime le souligner.
Le concept HadoPinterest est simple : la Hadopi publie désormais sur un album virtuel (ou board) les avertissements envoyés par e-mail aux internautes pris la main dans le sac.
La « recommandation » (dans la terminologie officielle), qui se retrouve épinglée sur ce réseau social « hadopiesque », comporte les éléments d’identification standard : nom de l’abonné Internet, adresse postale, adresse mail, adresse IP et nom du fournisseur d’accès.
Finie la correspondance discrète par e-mail ou la lettre recommandée. Désormais, tous les éléments de l’avertissement sont placés en consultation sur le réseau social.
Même WikiLeaks est scotché par tant de transparence.
Fonctionnalités ludiques sur HadoPinterest : un premier bouton « IP Pin IT » permet de glisser les avertissements les plus succulents – ceux reçus par ses voisins, nos amis, les membres de sa famille, son patron… – sur sa page personnelle sur Facebook ou de les signaler à ses followers sur Twitter.
Un second bouton « Re IP Pin IT » favorise la propagation virale.
De quoi alimenter en parallèle l’essor du phénomène BYOR (« Bring your own recommandation ») sur des supports comme les smartphones ou les tablettes.
La Hadopi justifie également la création d’HadoPinterest au nom de la vague open data.
Avec la libéralisation des données incluses dans les avertissements, il est possible de cartographier sur Google Maps les régions qui accueillent le plus grand nombre de pirates mais aussi de monter un baromètre des fournisseurs d’accès Internet par lesquels transitent les adresses IP « flashées ».
Néanmoins, on trouve une IPine dans le pied du service HadoPinterest : la CNIL considère que ce réseau social va créer un joyeux « boardel » dans la protection des données personnelles.
Causes toujours, tu Pinterestes…La Hadopi tire son épingle du jeu en ouvrant uniquement une version bêta privée.
(Copie d’écran à découvrir page 2).
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