Haine sur Internet : Twitter n’échappera pas aux dérives
A la demande pressante de l’Union des étudiants juifs de France, Twitter va effacer une série de tweets de nature antisémite. Mais cela risque de ne pas suffire.
Twitter recule un peu, face aux menaces de poursuites judiciaires pour incitation à la haine sur Internet.
En fin de semaine dernière, le réseau social a accepté d’effacer des tweets de nature antisémite qui lui seront signalés par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF).
Celle-ci a transmis à Twitter une trentaine de tweets « manifestement illicite » et une dizaine de comptes suspects.
« C’est une liste non exhaustive », considère l’UEJF.
Interrogé par l’AFP, l’ avocat de l’association évoque une « importante victoire » : « On a obtenu qu’ils appliquent spontanément la loi française, pour laquelle une injonction judiciaire n’est pas nécessaire au retrait d’un contenu manifestement illicite. »
Néanmoins, la phase de procédure judiciaire ne serait pas terminée puisque Twitter refuse toujours de fournir l’identité des personnes derrière les comptes suspects. L’UEF évoque une prochaine action en référé dans ce sens.
Une vague de « tweets de la haine » déferlait depuis le 10 octobre sous le hashtag #unbonjuif.
Une dérive poussant au racisme et à l’antisémitisme en France que l’UEJF avait déjà perçue sur Google via sa fonction Autocomplete ou sur une application au goût douteux qui était disponible fin 2011 sur l’App Store d’Apple.
Le débat a atteint la sphère politique. Mercredi, Christiane Taubira, ministre de la Justice, avait déclaré que les « messages à connotation raciste ou antisémite » tels que ceux qui se propagent sur Twitter sont susceptible d’être « punis par la loi ».
« Ils sont en contradiction absolue avec les valeurs fondamentales de notre République et ne sont pas acceptables. »
Lutte contre la haine sur le Net : une première pour Twitter en Allemagne |
En Allemagne, le débat de la haine via des messages Twitter est également intense. Le 18 octobre, le réseau social a bloqué un compte d’un groupe néo-nazi illégal de Hanovre, à la demande du ministère de l’Intérieur du land de Basse-Saxe. « Nous avions annoncé en janvier notre capacité à bloquer des contenus. Nous en faisons pour la première fois usage au sujet d’un groupe jugé illégal en Allemagne », a mentionné Alex Macgillivray, Conseiller juridique de Twitter, dans un tweet. |
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