Un an après avoir signé un « Code de conduite » par lequel ils s’engageaient à accentuer leurs efforts dans la lutte contre la circulation de propos haineux en ligne, Facebook, Twitter et YouTube ont effectivement fait des progrès, améliorant leurs dispositifs de signalement et renforçant leur coopération avec la société civile.
Ce constat, on le doit à la Commission européenne. Elle l’établit dans un rapport d’évaluation (PDF, 6 pages) publié la semaine passée.
Un bilan similaire avait été réalisé en décembre dernier, un peu plus de six mois après la signature dudit Code de conduite, intervenue le 31 mai 2016.
Pour la deuxième vague, Bruxelles a vu plus large : du 20 mars au 7 mai 2017, ce ne sont pas des centaines, mais des milliers de notifications qui ont été envoyées aux plates-formes Internet objet de l’étude. 2 575 en l’occurrence, dont 1 830 transmises par les canaux publics et le reste, par l’intermédiaire de leviers spécifiques fondés sur des fact-checkers de confiance.
Une trentaine d’organisations de la société civile – en France, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme ainsi que la plate-forme Pharos – et trois autorités nationales (France, Roumanie, Espagne) se sont impliquées, à l’échelle de 24 pays de l’UE, soit trois fois plus que pour le précédent pointage.
Les notifications adressées aux plates-formes (1 273 à Facebook ; 658 à YouTube ; 644 à Twitter) concernaient des contenus jugés illégaux au regard des lois nationales issues de la décision-cadre 2008/913/JAI du Conseil de l’Union européenne sur la lutte contre certaines formes et manifestations de racisme et de xénophobie au moyen du droit pénal.
Au global, 1 522 de ces notifications ont été suivies du retrait du contenu incriminé ; soit 59,1 %, sachant que ce taux était de 28,2 % il y a six mois.
Une progression est à relever pour toutes les plates-formes (de 28,3 % à 66, 5 % pour Facebook ; de 48,5 % à 66 % pour YouTube ; de 19,1 % à 34,7 % pour Twitter), qui se montrent par ailleurs plus réactives dans le traitement des demandes : 51,4 % l’ont été en moins de 24 h (+ 11 points environ).
Facebook (57,9 %) reste néanmoins plus efficace que YouTube (42,6 %) et Twitter (39 %) sur ce critère inscrit parmi les engagements du Code de conduite.
Le réseau social de Mark Zuckerberg se montre aussi le plus transparent, tout du moins au niveau des alertes faites en réponse aux suppressions de contenus : dans 93,7 % des cas, le signaleur est averti (32,8 % chez Twitter et 20,7 % chez YouTube).
Ce feedback a tendance à être plus systématique lorsque les signalements proviennent de fact-checkers (65,6 % en moyenne). Pour la Commission européenne, l’écart se resserre avec les canaux ouverts à tous, mais « des différences de traitement subsistent ».
Crédit photo : oggin (via Visual Hunt)
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