En matière de lutte contre la diffusion des messages de haine sur Internet, la Commission européenne estime que les réseaux sociaux peuvent faire mieux.
Bruxelles discute régulièrement avec des plateformes communautaires à forte audience comme Twitter, YouTube (Google) ou Facebook. Malgré leur bonne volonté affichée, cela ne pas suffire à endiguer ce fléau.
Dans le courant du printemps, les principaux groupes IT américains qui exploitent des plateformes communautaires (y compris Microsoft) avaient accepté de signer « une charte de conduite » pour lutter contre les appels à la haine propagés sur le Net.
Ils s’étaient notamment engagés à examiner en 24 heures les contenus les plus abjects. Et même à développer un système de contre-argumentation visant à réduire l’impact des messages qui servent de défouloirs.
Mais le résultat est décevant selon un panel de 600 signalements notifiés aux plateformes sur les six derniers mois. Les plateformes communautaires ne parviennent pas à effacer la majorité des messages de haine notifiés en moins de 24 heures, selon Věra Jourová, commissaire européenne en charge de la Justice.
Seule une proportion de 40% des cas de débordement recensés fait l’objet d’un examen rapide. La grande majorité des cas (80%) dépasse un délai de traitement qui dépasse les 48 heures. Si YouTube se montrerait le plus réactif pour traiter des cas sensibles, Twitter serait trop lent.
Et les « performances » varient en fonction des pays : si les réseaux sociaux se montrent plus attentifs dans des pays comme la France ou l’Allemagne (40% des messages de haine filtrés en 24 heures), ils perdent en efficacité (relative) dans des pays comme l’Autriche (11%) et l’Italie (4%).
Du coup, la Commission européenne envisage de passer par la loi pour obliger les réseaux sociaux à se montrer plus vigilants.
« Si Facebook, YouTube, Twitter et Microsoft sont en mesure de prouver à la Commission européenne qu’une approche hors législative peut fonctionner, ils doivent le prouver rapidement et fournir un effort conséquent dans les prochains mois », déclare Věra Jourová au Financial Times.
La commissaire de l’UE en charge de la Justice appelle les médias sociaux « à prendre leur part de responsabilité ». Ce sujet devrait être évoqué lors d’une réunion des ministres de la Justice des pays membres de l’UE prévue jeudi prochain, selon Silicon.co.uk.
Cet avertissement « amical » de la part de Bruxelles vis-à-vis des réseaux sociaux intervient sur fond de prolifération de désinformation sur le Net associée à la couverture de l’actualité relative à la course à la Maison Blanche aux Etats-Unis mais aussi de discours de haine liés aux vagues de migrants en Europe.
(Crédit photo : @VeraJourova)
http://www.silicon.co.uk/workspace/eu-pressures-social-media-hate-speech-201550
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