Le siège social de France Telecom, situé dans le XVème arrondissement à Paris, a fait l’objet d’une perquisition dans la journée de mardi (3 avril).
Elle est liée à à l’instruction ouverte en 2010 pour « harcèlement moral » alors que le groupe télécoms enregistrait une série troublantes de suicides liés à des problèmes professionnels.
Un dossier anxiogène pour les collaborateurs du groupe (plus de 100 000 en France) qui a précipité le départ de Didier Lombard, ancien P-DG de France Telecom – Orange, au profit de son sucesseur Stéphane Richard.
Dans la journée de mardi, la direction de la communication du groupe France Telecom a confirmé la perquisition dans ses locaux.
« C’est la suite logique de l’instruction en cours depuis avril 2010 », a commenté un porte-parole du groupe cité par l’AFP.
Selon Les Echos, le bureau du P-DG Stéphane Richard a été perquisitionné. Des disques durs ont été saisis dans les bureaux, ainsi que des courriers au domicile de plusieurs dirigeants ou anciens dirigeants : Didier Lombard, Louis-Pierre Wenes (ex-numéro deux du groupe), Olivier Barberot, (ex-DRH), Pierre Larouturrou (ex-Secrétaire général), Barbara Dalibard ou encore Vivek Badrinath (Orange Business Services).
Dans quelle mesure la direction du groupe et son organisation sont responsables de la vague de suicides recensées chez France Telecom à partir de 2008 ? C’est ce que la justice essaie de déterminer.
Les branches syndicales du groupe avaient tiré la sonnette d’alarme et l’inspection du travail avait rendu un rapport accablant.
Après l’examen de 14 cas de « suicides, tentatives de suicides et de dépression pathologique », le rapport de l’inspection du travail concluait à « la mise en oeuvre d’organisations du travail de nature à porter des atteintes graves à la santé des travailleurs ».
Le Parquet s’est donc saisi du dossier, à la suite d’une plainte déposée par le syndicat SUD PTT-Télécom (puis rejoint par CFE-CGC UNSA).
Selon Le Figaro, le groupe télécoms appliquait à l’époque le plan Next de « conduite de changement » mal vécu en interne.
Celui-ci a abouti à une réorganisation du groupe, la réalisation d’économies et la suppression de postes (22 000 postes en trois ans) et à la mutation de 10 000 salariés.
Depuis, la nouvelle direction de Stéphane Richard a fourni des efforts pour réviser les process de management et ramener un peu de paix sociale dans le groupe.
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