Hausse du prix des CD vierges à l’horizon
Fin avril, Memorex annonçait une hausse des prix de ses CD vierges. Suivait une étude IDC prévoyant une flambée des prix, allant jusqu’à évoquer leur triplement. Alors que la demande n’a jamais été aussi forte, les détenteurs des brevets se sont mis à réclamer leurs royalties. En France s’ajoutent les effets de la redevance sur les supports d’enregistrement, combinés à la hausse du dollar. Il y aura bien hausse, mais certainement pas doublement du prix.
« Les raisons pour la hausse des prix sont les suivantes : augmentation du coût des CD-R, diminution de l’approvisionnement mondial, consolidation de la fabrication mondiale, et strict renforcement du paiement de leurs royalties par les détenteurs de brevets, » expliquait Memorex dans un communiqué paru fin avril. « L’effet général de ces dynamiques de marché se traduit par une augmentation du prix des médias CD-R vendus sous la marque Memorex. » Peu de temps après, IDC estimait, dans une étude sur le secteur, que les tarifs pratiqués pour la vente en gros allaient doubler, voire tripler cet l’été. La saison estivale est là et si les acteurs du marché constatent bien une hausse, elle n’est heureusement pas aussi impressionnante. D’après Grégoire Boyer, responsable marketing Europe chez Mitsui, « c’est un effet d’annonce ». Il constate une « mise eu niveau du marché européen » qui doit affronter la concurrence des Taiwanais, lesquels produiraient près des trois quarts des CD vierges du commerce. Mais en Europe, les fabricants taïwanais subissent « des actions antidumping », souligne-t-il. Quant à une demande trop forte par rapport à la production, Grégoire Boyer n’y croit pas : « Même si les Taiwanais sous-produisent, nous avons assez de puissance de feu. » Les raisons d’une augmentation sont plus à chercher du côté de la redevance française (2,15 francs pour un CD-R de 650 Mo). Certains fabricants vont aussi devoir augmenter leurs prix pour compenser le paiement des royalties réclamées « fermement » par les détenteurs des brevets sur les CD vierges, au premier rang desquels figure Philips. Au final, le responsable marketing de Mitsui constate une « légère hausse » qui n’a rien à voir avec un doublement du prix.
Un CD vierge en dessous de 6 francs ? Difficile !
Même discours chez un distributeur, Rueducommerce. Christophe Reinling, chef de marché multimédia, est catégorique : « Franchement, je ne pense pas que les prix vont doubler », assure-t-il, même s’il constate une hausse « depuis fin janvier ». La date correspond à l’arrivée de la redevance sur les supports d’enregistrement. « J’ai stocké avant la taxe », explique-t-il. Ainsi, on a pu trouver des CD vierges à 2 francs pièce sur le site et aujourd’hui, la moyenne des prix des CD vierges qu’il vend se situe selon lui autour de 4,50 francs. Le revendeur met en avant le fait que « la marge a baissé », mais il admet que chez Rueducommerce, la demande est « exponentielle ». Avec la redevance, « le prix minimal va augmenter », car d’ici l’année prochaine « plus personne n’aura de stocks. « L’importation illégale, ça existe et ça se sait », lâche-t-il en évoquant ceux qui échappent ainsi à la redevance. D’après lui, de telles pratiques « vont être stoppées » par l’action des sociétés qui perçoivent la redevance. Christophe Reinling évoque aussi la hausse du dollar pour expliquer l’augmentation des prix, il explique que les demandes de réparations formulées par Philips « empêchent les Taiwanais de s’installer sur le marché européen ». Même s’il constate de « grosses pénuries de marques », il remarque que « d’autres arrivent ». Au final, le chef de marché multimédia voit se dessiner un marché avec une « rareté du CD à petit prix », un haut de gamme « pas en dessous de 12 francs » tandis qu’il faudra débourser « entre 9 et 10 francs » pour une marque et « au dessus de 6 francs » pour un CD sans marque.