Haut débit en zone rurale : SFR conteste les méthodes de France Telecom
SFR estime que France Telecom met volontairement en œuvre des moyens techniques et financiers pour empêcher la filiale de Vivendi de déployer sa couverture haut débit dans les zones rurales.
SFR et France Telecom se livrent bataille sur le front du haut débit en France. Selon le quotidien Les Echos, la filiale de Vivendi aurait saisi l’Autorité de la concurrence pour dénoncer les pratiques de France Telecom, qu’elle juge anti-concurrentielles, pour parvenir à déployer l’ADSL dans les zones rurales.
Selon SFR, les moyens mis en œuvre par l’opérateur historique pour apporter le haut débit dans les zones les moins denses ne lui permettent par de rivaliser avec celui-ci et fausse le jeu de la concurrence.
La filiale de Vivendi explique ainsi à l’Autorité de la concurrence qu’elle conteste « les modalités de mise en place de nouveaux centraux téléphoniques dans les campagnes » (endroits où arrive la ligne téléphonique des abonnés) et « les noeuds de raccordement d’abonnés en zones d’ombre« , construits par France Telecom, avec l’appui financier des collectivités locales, pour en équiper les campagnes mal desservies en haut débit.
Fort de cet avantage supposé, SFR estime que l’opérateur historique fait de la rétention volontaire d’informations et a édicté une offre de gros imbattable « de façon à les évincer du marché », comme l’explique Les Echos.
Une telle attitude, jugée clairement anti-concurrentielle par SFR, aurait pour conséquence de faire perdre des parts de marché significatives aux opérateurs concurrents dans le domaine du déploiement de l’ADSL dans les zones rurales.
Mais, afin de réduire la fracture numérique, le gouvernement a décidé de prendre le dossier « Internet pour tous » à bras le corps, à travers deux initiatives d’envergure. La première consiste en un appel à projets avec une dotation de 30 millions d’euros de crédits européens pour la couverture haut débit des zones rurales. Les opérateurs candidats peuvent déposer des dossiers en préfecture de région jusqu’au 31 janvier 2010. Les projets retenus seront dévoilés en mai 2010.
En outre, Nicolas Sarkozy a annoncé il y a quelques jours que 2 milliards d’euros, issus du grand emprunt national, serviront notamment à financer développement du très haut débit en France.