Haut débit, les grandes manoeuvres continuent
Verizon acquiert l’opérateur haut débit Northpoint. L’opération renforce le groupe aux Etats-Unis et en Europe. Sa société Versapoint lorgne en effet une place de leader en Allemagne et au Benelux, en attendant Paris, Dusseldorf et Londres. La concurrence est prête pour accueillir ce nouveau venu.
L’opérateur DSL américain Verizon (fusion Bell Atlantic et GTE) lorgne sur l’Europe. A travers l’acquisition de 55 % du capital de son concurrent Northpoint (haut débit pour entreprises), les deux partenaires donnent naissance à un acteur important du marché DSL aux Etats-Unis : plus de 600 000 lignes (62 000 pour Northpoint) et 41 millions de foyers connectés sur la boucle locale. Au terme de l’opération, Verizon apportera 800 millions de dollars en liquidités, dont 350 millions seront versés aux actionnaires de Northpoint (2,50 dollars par titre).
L’acquisition renforce la puissance de feu du groupe sur la scène DSL (Digital Subscriber Line) européenne. En effet Verizon est présent en Hollande à travers la société conjointe VersaPoint, détenue à part égales avec l’opérateur hollandais Versatel. Or VersaPoint affiche l’ambition de« devenir, au Benelux et en Allemagne de l’Ouest, le premier prestataire intégré de services d’accès local à large bande, notamment pour la voix, les données et les services Internet ». De plus, les moyens sont au rendez-vous pour mettre à exécution ce plan de bataille. L’opérateur construit actuellement des liaisons optiques et hertziennes haut débit reliant Londres, Düsseldorf, Francfort, Paris et le réseau du Benelux.
Quoiqu’il en soit, Verizon affrontera en Europe une concurrence d’envergure. Qwest Communications par exemple, présent via sa société conjointe KPNQwest formée avec le hollandais KPN. L’opérateur a déjà lancé des services DSL sur le Danemark, l’Autriche, la Finlande, la Suède et la Norvège. Au total, près de 3 500 kilomètres de fibres optiques ont déjà été déployés, répartis sur 39 centres européens, bientôt connectés aux 18 500 kilomètres de couverture de l’épine dorsale de l’américain QWEST. En France, la société participe actuellement à la phase d’expérimentation de l’ADSL aux côtés de Télé2, Cegetel, mais aussi de Cable&Wireless ou UUnet (MCI Worldcomm/Sprint). Tous les opérateurs attendront néanmoins le dégroupage de la paire de cuivre attendue pour janvier 2001, pour commercialiser l’ADSL.
Malgré leur affrontement commercial, ces entreprises parviennent à s’entendre lorsqu’il s’agit de faire avancer des standards. Trente opérateurs se sont en effet réunis pour former un groupe baptisé « Full services VDSL » apprend-on de sources citées par Reuters. Son rôle consistera à définir des standards communs pour l’Internet haut débit. Il réunira des opérateurs comme British Telecom, Deutsche Telekom , France Télécom ou NTT DoCoMo, aux côtés des fabricants Lucent, Motorola, Alcatel ou Nortel.
Pour en savoir plus :
* Verizon