Bouygues Télécom maintient que la commercialisation des premiers services 3G (ou UMTS de première génération) par ses concurrents Orange et SFR en France ne constitue que des vaines gesticulations. A l’occasion de la présentation des résultats annuels de sa maison-mère présentés mercredi matin, le troisième opérateur mobile a justifié le choix d’une technologie intermédiaire (Edge), qui va être déployée dans le courant de l’année, en attendant la « vraie rupture technologique » dans le domaine de l’accès haut débit sur des terminaux mobiles : l’UMTS deuxième génération (UMTS-HSDPA*).
Fort du soutien de sa maison-mère, Bouygues Télécom s’est efforcé de présenter Edge sous ses meilleurs jours. « Une technologie balbutiante en 2002 mais opérationnelle en 2004 », assure l’opérateur mobile. Au niveau mondial, 118 opérateurs dans 69 pays ont ouvert des offres mobiles sous Edge ou sont en train de la déployer. 38 réseaux sont passés à la phase de la commercialisation de cette technologie d’accès à l’Internet mobile permettant d’atteindre un débit de 250 Kbit/s (contre 350 à 400 Kbit/s pour la 3G).
L’une des principales raisons de cette engoument de Bouygues Télécom pour Edge est son moindre coût de déploiement par rapport à l’UMTS : l’opérateur mobile prévoit d’investir 230 millions d’euros pour une couverture sous nationale. Parallèlement, Orange et SFR annoncent des plans d’investissements de 3 milliards d’euros chacun pour développer leurs réseaux respectifs UMTS dans les zones urbaines.
Les terminaux mixant Edge et i-Mode arrivent fin 2005
Le calendrier de déploiement est fixé : Bouygues Télécom compte lancer la technologie Edge en mai pour les entreprises et au quatrième trimestre 2005 pour les particuliers. A cette échéance, l’opérateur assure qu’il pourra proposer à ses clients plusieurs modèles de terminaux compatibles i-Mode et Edge. Fin 2004, il a dépassé la barre du million de clients disposant d’un terminaux i-Mode, cette technologie d’accès Internet mobile importée du Japon.
En matière de haut débit, la vision de Bouygues Télécom se précise : après le GSM/GPRS, l’opérateur compte exploiter Edge voire une version sophistiquée (GERAN ou enhanced Edge) puis adopter l’UMTS-HSDPA (UMTS deuxième génération) censé proposer un débit moyen descendant d’un mégabit et un débit moyen ascendant de 100 Kbit/s. Un virage qui devrait être pris en 2007. Les premières expérimentations ont été lancées en région parisienne en janvier.
A partir d’un mixte technologique, l’opérateur veut présenter une panoplie d’accès complète à ses clients : dans un schéma synthétique, Bouygues Télécom estime que les réseaux GSM/GPRS/Edge couvriront le territoire national. Quant au déploiement de l’UMTS-HSDPA, il sera destiné en priorité aux zones urbaines denses. Pour les connexions à partir d’un hotspot, l’opérateur préconise le duo sans fil Wi-Fi/WiMax.
* HSDPA : High Speed Downlink Packet Access
Bouygues Télécom, bon élève dans le groupe Bouygues |
La croissance des activités du groupe Bouygues repose sur son activité historique (le BTP) mais aussi la téléphonie mobile avec Bouygues Télécom. Sur le chiffre d’affaires global (23,4 milliards d’euros), l’opérateur mobile contribue à hauteur de 15,3% (avec un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros). Son résultat net s’affiche à 266 millions d’euros. Bouygues Télécom a précisé que la méga-panne survenue sur son réseau en novembre 2004 lui a coûté 20 millions d’euros. |
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