Haut débit mobile : la bataille de bilans des opérateurs
Orange et SFR affichent chacun de leur côté un million de clients sous cette étiquette. Malgré quelques différences de réseaux et d’usages?
« Le haut débit mobile a réellement démarré en 2005, avec plus de deux millions d’abonnés aux services haut débit des opérateurs », a déclaré Paul Champsaur, Président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes à l’occasion de la présentation des voeux (voir édition du 9 janvier 2006).
De leur côté, SFR et Orange ont également établi un bilan d’activité sur une année pleine mais quelques distinctions apparaissent sous le label fédérateur « haut débit mobile ».
Similitude des résultats sur le papier
Après avoir été le premier à lancer le canal commercial des offres et services 3G (sur les réseaux UMTS) en novembre 2004, SFR, filiale de Vivendi Universal, affiche aujourd’hui un peu plus d’un million de clients. Un bon démarrage au-dessus des objectifs initiaux, fanfaronne-t-on du côté de SFR. Sa nouvelle ambition est déjà affichée : 2,5 millions de clients en 3G d’ici fin 2006.
Fin 2005, Orange a aussi annoncé avoir dépassé le million de clients « haut débit mobile » et espère doubler la mise d’ici fin 2006. Mais, dans ce bilan, l’opérateur mobile de France Télécom intègre les abonnés 3G et? ceux sous la technologie Edge (dite 2,5G). Contacté par Vnunet.fr, France Télécom ne communique pas la répartition entre les clientèles en fonction des chemins empruntés.
Quelles sont ses principales différences entre l’UMTS et l’Edge ? Notons un moindre débit (120 Kbit/s pour l’Edge contre 250 Kbit/s pour l’UMTS en moyenne) et une exploitation qui repose sur le réseau classique GSM (alors que l’UMTS demande un déploiement réseau spécifique).
Alors que l’UMTS est déployée en priorité dans les grandes zones urbaines, Edge est considérée par les deux opérateurs comme un bon complément de couverture haut débit mobile pour couvrir la totalité de la population française.
Toutefois, dans la course au déploiement de l’Edge, Orange a joué les éclaireurs : désormais, il affiche une couverture de 90% la population. Son concurrent SFR n’a pas suivi et n’a accéléré la cadence qu’à partir de mi-2005 (voir édition du 5 octobre 2005). En revanche, sur le front de la couverture UMTS, les deux opérateurs sont à égalité (environ 60% de la population couverture).
De son côté, Bouygues Télécom a refusé d’entrer dans la boucle initiale de la 3G. En attendant le déploiement de la technologie HSDPA dite UMTS de deuxième génération (voir interview du 29 décembre 2005), l’opérateur mobile du groupe Bouygues se concentre sur une stratégie haut débit mobile 100% Edge en exploitant les services i-Mode (voir édition du 13 octobre 2005).
Vidéo et musique, deux produits d’appels en multimédia mobile
Parallèlement à l’essor de la 3G, SFR et Orange fournissent des efforts pour développer du contenu mobile attractif. L’expression du président de l’Arcep, qui observe « l’existence d’une demande solvable pour les nouveaux services multimédia mobiles », semble un peu précoce. Mais les deux opérateurs affichent déjà des niveaux de consommation non négligeables.
Sur son service mobile de musique (voir édition du 26 juillet 2005), SFR a recensé 830 000 téléchargements sur l’année 2005. De son côté, Orange évoque « 1,5 million de connexions » au portail musical, ce qui manque de précisions.
La vidéo est inconstestablement un produit d’appel. Les Français feraient d’ailleurs partie des premiers consommateurs de télévision sur mobile si l’on croit Wonder Phone, un prestataire spécialisé dans la diffusion et la production de vidéos sur mobile (voir interview du 20 décembre 2005).
SFR a recensé un volume de 4,3 millions de sessions de TV-vidéo l’année dernière. 20 000 de ses clients ont approfondi l’expérience de la télévision sur mobile en choisissant l’option « bouquet satellite » en coopération avec Canalsat (voir édition du 28 juin 2005).
De son côté, Orange affiche 22,3 millions de sessions sur l’année avec une nette progression en décembre (4 millions) dûe au lancement de ses forfaits Orange Intense avec un accès illimité à la télévision et aux vidéos le week-end. De quoi favoriser la consultation exclusive des extraits de matches de la Ligue 1…