Haut débit : l’ARCEP fait un bilan du déploiement du Wimax en France
L’ARCEP vient de publier un état des lieux sur le Wimax en France et les déploiements de boucle locale radio dans la bande 3,5 GHz au 31 décembre 2010. Il s’agit de la suite du processus de mise sous surveillance engagé en 2008.
Quel avenir pour le Wimax en France ?
C’est la question que se pose l’ARCEP, qui vient de publier l’état des déploiements des opérateurs de boucle locale radio dans la bande 3,5 GHz au 31 décembre 2010. Cela fait suite du processus de mise sous surveillance des titulaires de licence engagé en septembre 2008.
Dans son point de situation, l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes a rappelé que 19 acteurs [dont certains ont été contrôlés par l’autorité, ndlr] bénéficiaient d’autorisations de boucle locale radio en France métropolitaine dans la bande de fréquences des 3,4-3,6 GHz.
« Cet état des lieux conduit au constat d’un déploiement toujours modeste au regard des engagements pris par les titulaires dans leurs autorisations, la majorité de ces déploiements correspondant à des projets réalisés dans le cadre de réseaux d’initiative publique visant à apporter le haut débit fixe dans des zones non desservies à ce jour » , explique le communiqué de l’ARCEP.
Une jolie façon de dire que le Wimax est un fiasco. Sur ce point, les exemples ne manquent pas.
Le groupe Iliad, qui avait acquis une licence nationale auprès du groupe Altitude, ne l’a finalement jamais utilisée.
Bolloré Télécom y croit encore… sur le papier. Car les déploiements de l’opérateur ne sont pas nombreux.
Les fournisseurs d’accès spécialisés, essentiellement de petite taille, tentent pour leur part de se réorganiser pour pérenniser leur activité. Alors que dans le même temps, des équipementiers abandonnent le Wimax pour se concentrer sur le LTE.
Et l’on ne peut pas passer sous silence les réticences de la population qui voit dans le Wimax une rustine pour accéder à Internet et non une solution d’avenir. L’exclusion des offres Wimax du label « haut débit pour tous » n’avait pas manqué de surprendre.
Enfin, les problématiques de « mauvaises ondes » font également débat dans de nombreux territoires qui réfléchissent à d’autres solutions de montée en débit pour remplacer la technologie hertzienne.
Dans ce contexte, l’ARCEP profite de son état des lieux pour lancer une nouvelle consultation publique sur les perspectives d’utilisation et de développement des réseaux de boucle locale radio.
L’autorité souhaite recueillir « un éclairage plus large sur les enjeux relatifs au développement de réseaux de boucle locale radio dans la bande 3,4-3,6 GHz, afin de disposer, en concertation avec les acteurs du secteur, d’une vision actualisée du marché de la boucle locale radio et de ses possibilités de développement, de l’état industriel de développement des technologies, et des besoins en fréquences ».
Cette consultation publique est ouverte jusqu’au 23 juin 2011. Nul doute que les résultats seront scrutés à la loupe par les collectivités qui ont parfois investi plusieurs millions d’euros dans des réseaux à base de technologie hertzienne…