Haut débit rural : Altitude Infrastructure officialise la fusion de sa filiale Wibox avec Luxinet ! :
Le groupe normand Altitude Telecom a confirmé son rapprochement avec le petit FAI Luxinet, spécialisé dans les zones blanches. Son dirigeant devient le directeur du fournisseur d’accès « WiBox », la branche grand public du fournisseur normand.
Un an après le lancement de l’offre WiBox destinée aux zones blanches, la société éponyme issue de « Altitude Infrastructure Holding » (actionnaire de la société « Altitude Infrastructure » pour une part, et de la société « WiBox » d’autre part, ndlr) vient d’officialiser son rapprochement avec Luxinet.
L’information n’est pas nouvelle puisque ITespresso.fr avait révélé en février dernier que des négociations étaient en cours entre les deux structures.
Fort de son expertise d’aménagement numérique du territoire, la branche infrastructure du groupe normand a donc souhaité se renforcer sur un segment de marché auquel peu d’acteurs croient encore.
En effet, avec l’essor des NRA-ZO et le feu vert prochain de l’ARCEP pour initier la montée en débit souhaitée par les collectivités et l’État, les rustines basées sur des technologies hertziennes (Wi-Fi/Wimax) ne semblent plus vraiment faire recette au point de pousser certains acteurs à jeter l’éponge.
Pourtant, le fournisseur normand entend bel et bien se positionner sur une niche commerciale et ainsi cibler les 500 000 foyers situés en zones blanches (sans accès internet haut débit par la boucle locale cuivre, NDLR), sans oublier les deux millions qui n’atteignent pas les 2 Mbits/seconde avec leurs offres actuelles.
Thomas Gassilloud, le fondateur et gérant de Luxinet, sera à la tête de Wibox qui a commencé sa réorganisation depuis quelques semaines, à en croire des forums spécialisés fréquentés par quelques abonnés.
Altitude Infrastructure, concurrent de ses propres clients ?
Le pari engagé par Altitude Infrastructure comporte un autre risque, juridique et commercial.
« Altitude Infrastructure a depuis longtemps choisi d’ouvrir son réseau à tous les opérateurs qui le souhaitent, mais a également développé en complément son propre FAI [via la filiale WiBox, ndlr] » , précise le communiqué de l’entreprise.
Et c’est bien ce qui pourrait poser problème : avec cette nouvelle stratégie, l’opérateur d’opérateurs dont le réseau est financé par les collectivités, est censé être neutre. Mais en installant WiBox sur le marché, il est devenu fournisseur d’accès à part entière, et donc, concurrent direct des opérateurs clients des réseaux d’initiative publique qu’il maintient pour le compte de collectivités (Jura, Bourgogne, Aveyron, etc).
Un mélange des genres qui risque de déplaire à ses rares concurrents, mais surtout aux collectivités soucieuses de préserver la neutralité totale de leur délégataire et qui en toute logique ne souhaitent pas qu’un acteur soit en position dominante.
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