Hauts-de-Seine : des élus veulent des éclaircissements sur le projet très haut débit

Mobilité

La grogne monte quant à l’attribution de fonds publics pour la couverture en très haut débit du département le plus riche de France.

Colt Telecom n’est pas le seul à s’opposer à l’octroi d’une subvention publique de 59 millions d’euros pour la couverture en très haut débit du département des Hauts-de-Seine, un projet susceptible d’être mené par Numericable, LD Collectivités (une filiale de Neuf Cegetel) et le groupe de BTP Eiffage. Un recours a déjà été déposé au tribunal administratif en août 2005 par un groupe d’élus, dont les conclusions ne sont pas encore connues. Trois conseillers généraux – Vincent Gazeilles (Vert), Guy Janvier (PS) et Patrice Leclerc (Communiste) – viennent également d’adresser un courrier à Patrick Devedjian, le président du Conseil général, pour obtenir des éclaircissements sur ce projet.

Sur son site Internet, Patrice Leclerc, conseiller général communiste de Gennevilliers, s’étonne tout d’abord de ce que le groupe de travail sur le sujet, censé fédérer « tout le monde » , ne s’est pas réuni depuis juillet 2005, date de la dernière délibération. Et ce alors que la consultation de toutes les parties avaient été mise en avant lors du lancement par Nicolas Sarkozy.

« Les Hauts-de-Seine, ce n’est pas la Lozère »

Et pourtant, les oppositions semblent nombreuses. Selon Patrice Leclerc, « l’opposition de départ porte sur le recours au financement publique dans les Hauts-de-Seine, où de nombreux câblo-opérateurs sont déjà en place » et où ce projet « met en danger le réseau public du Sipperec » (Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication). Il ajoute que « Les Hauts-de-Seine, ce n’est pas la Lozère » et que si « un financement public y est utile, alors le déploiement de la fibre n’est possible nulle part ailleurs ».

Patrice Leclerc déplore ensuite l’interruption du déploiement du très haut débit dans les écoles, décidé par Charles Pasqua [ex-président du Conseil général des Hauts-de-Seine], dans la perspective du nouveau réseau.

« Prime aux gens médiocres »

Il s’interroge par ailleurs sur le retrait des candidatures de trois autres entreprises et sur le fait que le projet de subvention publique « vendu à l’origine » faisait état d’un réseau couvrant 100% des logements, tandis que celui de Numericable « ne porte que sur 78% des logements ». Idem pour la question du retour de 100% des fibres dans le domaine public au bout d’un certain nombre d’années alors que « Numericable s’engage lui seulement sur un retour de 48% » et pourrait in fine devenir un « oligopole ».

Résolument incisif, Patrice Leclerc critique enfin une « prime aux gens médiocres », considérant que « s’il existe un opérateur qui n’est pas apprécié des élus et des habitants, c’est bien Numericable ». Autant d’arguments qui amènent selon lui plusieurs élus de l’opposition à « ne pas comprendre l’entêtement de l’administration sur le dossier ».

Pour en savoir plus :

1. Courrier de Vincent Gazeilles, Guy Janvier et Patrice Leclerc adressé au président du Conseil général le 19 décembre. Page 1. Page 2. Page 3. Page 4

2. Lettre de Colt à Patrick Devedjian.