Vincent Bolloré veut consolider les actifs stratégiques qu’il détient à travers Groupe Bolloré : Vivendi (médias, contenus, divertissement, digital) et Havas (communication, publicité).
Un jeu de transfert de participations dont l’homme d’affaires breton a le secret.
Hier soir, Vivendi a annoncé son intention d’acquérir les 59,69% du capital de Havas détenus actuellement par Groupe Bolloré. « Le prix de 9,25 euros par action initialement indiqué dans la lettre d’intention a été confirmé », précise le communiqué. Ce qui valorise la participation de Vincent Bolloré dans Havas à 2,36 milliards d’euros.
Pour acquérir le solde du capital, Vivendi enchaînera avec une offre publique d’achat simplifiée. Mais le groupe acquéreur précise que la manœuvre « ne vise pas à retirer Havas de la cote ».
Arnaud de Puyfontaine, Président du Directoire de Vivendi, prend le relais dans la communication financière : « Cette acquisition confère à notre groupe une place unique et représente un atout majeur dans un environnement marqué par une convergence toujours plus forte entre contenus, distribution et communication. »
Le rapprochement est également facilité du côté de Havas car le CEO n’est autre que Yannick Bolloré. Le fils de Vincent Bolloré, qui devrait prendre « à terme » les commandes du nouvel ensemble consolidé, évoque une « stratégie ambitieuse de développement accéléré ».
En s’appuyant sur les actifs comme Havas, Universal Music Group, Canal Plus, Gameloft et un bouquet de services numériques (rassemblés dans Vivendi Village), Vivendi a les capacités d’approfondir sa dimension auto-proclamée de « groupe industriel intégré dans les contenus et les médias ».
Parallèlement, on apprenait un nouvel épisode dans la guerre d’influence avec Ubisoft, qui résiste à l’emprise de Vivendi.
Le tribunal de commerce de Paris vient de condamner l’éditeur de jeux vidéo à verser des dommages et intérêts d’un montant de 785 000 euros à BETC ( filiale du groupe Havas) pour rupture prématurée d’un contrat exclusif le liant à cette agence publicitaire.
Le clash était survenu fin 2015. Un choix assumé par Ubisoft et son président Yves Guillemot qui refuse la prise de contrôle de sa société ancrée dans la gaming par Vincent Bolloré : « Les liens capitalistiques entre Havas, le groupe Bolloré et Vivendi » justifiaient « la rupture du lien de confiance et la protection de ses intérêts légitimes ».
(Crédit photo Havas : Yannick Bolloré, CEO d’Havas)
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