Hébergement : OVH scrute toujours Strato mais pas à n’importe quel prix
Début juillet, OVH s’est déclaré candidat à la reprise de Strato, un fournisseur européen de services Internet du groupe Freenet. Mais il compte se montrer raisonnable.
Dans les cessions-acquisitions de l’été, le marché de l’hébergement européen observe attentivement le sort de l’allemand Strato, spécialiste européen des services Internet (hébergement, création de sites Web, noms de domaine…), qui est en vente depuis la fin du printemps.
Actuellement, sa maison-mère Freenet (un groupe télécoms lui aussi allemand) étudie les offres déposées par différents groupes candidats à la reprise.
Si le groupe 1&1 était pressenti comme un potentiel acquéreur, il n’en serait rien. « United Internet/1&1 ne peut pas acheter Strato à cause de lois anti-trust » , assure Octave Klaba, fondateur et dirigeant de l’hébergeur français OVH, qui reste intéressé par l’acquisition de Strato en solo ou étant un partenaire minoritaire. Mais il faudra se montrer raisonnable sur le prix final de la transaction.
« A notre niveau, nous avons valorisé Strato à 220 millions d’euros », explique Octave Klaba. Tout en précisant : « Au-delà, le risque est trop important. Sans parler des investissements nécessaires dans l’avenir pour exploiter au mieux les synergies entre les deux entreprises. »
Non à une simple perception « machine à cash »
Tout reste à jouer. « Nous pensons que Freenet ne sera pas intéressé par une offre dont le montant est inférieur à 250 millions d’euros. A ce niveau, des fonds peuvent se positionner. Mais ils n’auront qu’une stratégie purement financière pour Strato qui sera perçu comme une usine à cash mais sans réelle stratégie industrielle » , analyse le patron d’OVH, citant le cas d’Arsys.
Ce groupe de services Internet, basé en Espagne, a été repris début 2008 par deux fonds d’investissements (Mercapital et Carlyle).
« Sur Internet, sans investissements, ce type de stratégie ne dure pas plus de 4 à 5 ans. Donc même si Strato est une très belle opportunité, nous ne sommes pas prêts à payer n’importe quel prix« , poursuit Octave Klaba. « C’est pour cela que nous continuons nos réflexions pour savoir si nous sommes dans la bonne période pour faire une telle opération. Ou si nous allons poursuivre notre chemin avec les objectifs que nous nous sommes fixés pour les années à venir. »
Doté d’un capital « familial », une spécificité dans le monde de l’hébergement en Europe, OVH regarde donc avec prudence comment évolue le dossier Strato.
« Cette liberté capitalistique nous permet de nous positionner très rapidement sur différents marchés et donc d’innover à tour de bras dans de nombreux domaines », estime Octave Klaba. En guise d’illustration, le fournisseur devrait prochainement lancer un service de micropaiement audiotel/SMS pour ses clients… à suivre.