Hélicéo lève 1,5 million d’euros : de Nantes aux États-Unis à vol de drone
Premier tour de table pour le nantais Hélicéo, qui vise le marché américain avec ses systèmes d’imagerie professionnelle basés sur des drones robotisés.
S’implanter au Royaume-Uni et en Allemagne cette année, puis viser les États-Unis à l’horizon 2017, tout en portant, à cette même échéance, son effectif à une trentaine d’employés, contre 16 actuellement : tels sont les principaux objectifs d’Hélicéo après son premier tour de table.
La start-up nantaise fondée en 2014 a bouclé une augmentation de capital d’un montant de 1,5 million d’euros.
L’opération est notamment souscrite par Sequoia Développement, un groupe de six chefs d’entreprises actif en région.
Le fonds de dotation FEED Community de Laurent Benveniste participe également à ce financement, au même titre que la Région des Pays de la Loire.
Hébergé sur le campus universitaire de Nantes au sein du Hub Créatic (spécialisé sur le secteur des TIC, en incubateur, pépinière et hôtel d’entreprises), Hélicéo n’est passé en phase commerciale qu’il y a six mois. Pendant un an et demi, la jeune pousse s’est concentrée sur le développement de ses systèmes d’imagerie technique professionnelle par drones robotisés.
Les quelque 1 100 cabinets de géomètres recensés en France constituent sa principale cible, avec des applications dans la topographie, l’agriculture et le monde maritime (bathymétrie).
Avec ou sans rotors ?
Avec à sa tête Jean-François Beaudet, passé par Apple, Microsoft, SAP ou encore Prodware, Hélicéo a monté une offre « clés en main » qui associe plusieurs modèles d’aéronefs, des logiciels de traitement des données GPS, une plate-forme big data, ainsi que des prestations de maintenance et de formation.
L’entreprise sollicite des industriels régionaux pour ce qui est de l’usinage, de l’électronique et du design de ses quatre références de drones.
Deux d’entre eux se destinent aux missions statiques de type inspection technique ou vol en intérieur. Il s’agit de drones multirotors qui peuvent transporter jusqu’à 3 kg (pour l’hexacoptère Fox6), atteindre une vitesse de 45 km/h et résister à un vent de 25 km/h.
Pour les missions dynamiques (cartographie, suivi de linéaires…), il y a les drones-avions, d’une envergure de 1,5 à 2,3 m, avec une autonomie et une distance de franchissement quatre fois plus importants que pour les modèles multirotors – et une vitesse maximale de 180 km/h pour le Foxy Pro.
Sur terre et mer
Le potentiel de ces produits est véritablement exploité avec la technologie DroneBox, qui permet, entre autres, le pilotage automatique avec décollage et atterrissage vertical, la calibration systématique et individuelle des appareils photo, le calcul de trajectoire via le récepteur satellite embarqué, le traitement photogrammétrique et le changement de mission en cours de vol.
Il existe deux packs DroneBox différenciés essentiellement par la résolution du capteur et la précision métrique, qui peut atteindre 2,5 cm avec la technologie RTK.
Hélicéo n’a pas développé sa propre offre en la matière : la start-up préfère, pour des raisons de coûts, exploiter les cartes GPS du concurrent Trimble. et se concentrer sur le développement de vecteurs spécifiques au monde de la cartographie.
C’est ce qui doit lui permettre d’atteindre son objectif de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016, puis 5 millions en 2017, sachant que la France constitue déjà un marché test, en tant que deuxième pays au monde derrière les États-Unis en nombre d’opérateurs de drones professionnels.
On surveillera, sur les mois à venir, le champ d’application de la DroneBox, qui, selon Jean-François Beaudet, sera utilisée non seulement dans la bathymétrie, mais aussi « pour d’autres applications terrestres »…
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