Quel rôle Microsoft jouera-t-il dans le développement de la réalité augmentée ?
La firme avait fourni un premier élément de réponse en début d’année avec la présentation de Hololens.
Décrit comme un « ordinateur holographique », le dispositif avait fait l’objet de cinq années de développement en interne avant d’être officialisé.
À l’époque, il avait remporté l’adhésion des observateurs, qui, pêle-mêle, entrevoyaient « l’avenir du PC », « l’osmose du numérique et du monde réel » ou encore « un produit qui fera date dans l’histoire de l’informatique ».
Mais le produit n’est pas encore près d’entrer en phase commerciale : il est en route pour « un voyage de 5 ans », comme l’a laissé entendre, cet été, Satya Nadella, le CEO de Microsoft.
La priorité est donnée aux développeurs, qui devraient pouvoir accéder, dans le courant de l’année 2016, à une première mouture… moyennant 3 000 dollars.
Une disponibilité générale ne sera envisagée que lorsque l’écosystème Hololens aura gagné en densité. À cet effet, Microsoft multiplie les partenariats.
La dernière annonce en date porte sur une alliance avec Volvo. Le constructeur automobile suédois compte exploiter le casque de réalité augmentée pour faire évoluer sa relation client.
L’objectif : améliorer l’expérience chez les concessionnaires, en intégrant des véhicules dans l’environnement réel, sous la forme d’hologrammes, avec des possibilités de personnalisation en temps réel, que ce soit sur la peinture, les revêtements ou la motorisation.
Microsoft vise aussi le marché des jeux vidéo (des ambitions illustrées entre autres avec l’application Holobuilder, qui permet d’évoluer dans un environnement Minecraft virtuel). Mais c’est bien sur le BtoB que l’éditeur met l’accent, avec en ligne de mire des usages de type collaboration et visualisation de données, dans des secteurs aussi variés que le médical, la construction et l’enseignement.
Parmi les initiatives prises dans ce sens, octroyer des fonds et du matériel à des projets de recherche américains.
Les liens avec le monde universitaire s’illustrent à travers ce partenariat avec l’établissement privé Case Western Reserve (Cleveland, Ohio) sur l’apprentissage interactif de l’anatomie, à partir de gestes que l’on exploite déjà aujourd’hui sur les écrans tactiles.
Dans le domaine des sciences, le laboratoire Jet Propulsion de la NASA utilise Hololens pour explorer la planète Mars à partir des images capturées par le robot Curiosity. L’agence prévoit aussi de s’en servir dans la Station spatiale internationale (ISS), pour aider les astronautes dans les tâches de maintenance.
Les perspectives en la matière sont d’autant plus grandes que le casque est doté d’une caméra qui permet de transmettre un flux vidéo en direct à des correspondants sur Skype. Microsoft avait fourni un exemple d’utilisation dans le cadre d’une réparation de plomberie faite à distance, le technicien étant guidé par un assistant travaillant sur tablette.
Techniquement parlant, chaque hologramme cache une « application universelle » pour Windows 10. L’incrustation dans le champ de vision est faite en fonction des données contextuelles recueillies et traitées en continu par le HPU (« Holographic Processing Unit »), module complémentaire au SoC qui associe CPU et GPU.
Cette architecture autonome est un marqueur de différenciation face aux autres solutions de réalité augmentée – mais aussi virtuelle – disponibles sur le marché et qui ont besoin, pour fonctionner, d’un PC, d’une tablette, d’un smartphone, voire d’une console de jeux vidéo (comme le casque Sony Morpheus avec la PlayStation 4).
Une technologie de son spatialisé permet « d’écouter » les hologrammes en fonction de leur position. Pour donner l’impression d’une incrustation dans le monde réel, les rayons de lumière diffusés par le microprojecteur intégré sont diffractés avant de frapper la rétine.
Microsoft aura soin de surveiller les initiatives de Google. Le groupe Internet a récemment fait une demande de brevet décrivant un dispositif d’affichage tête haute capable de superposer des hologrammes dans le champ de vision de son porteur… et qui semble s’appliquer aux lunettes connectées Google Glass.
Crédit photo : Microsoft
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