Beaucoup d’open data, mais aussi quelques jeux de données privés, le tout adossé à un algorithme dopé au deep learning : c’est la recette retenue par Homeloop pour se positionner en « alternative aux intermédiaires traditionnels sur le marché de l’immobilier résidentiel ».
Le CTO Guy Lifshitz* était revenu sur ce cocktail technologique en début d’année, dans le cadre d’un focus réalisé par Le Studio.
Homeloop est née l’an dernier dans cette structure d’accompagnement de start-up établie à Paris par les fondateurs de PriceMatch (spécialiste de l’analyse prédictive tombé il y a près de deux ans dans le giron de Booking.com). Elle y a bénéficié d’un premier financement de 200 000 euros… aujourd’hui officiellement complété par un tour de table bouclé auprès de Global Founders Capital.
Le fonds de capital-risque des frères Samwer – à l’origine de Rocket Internet – emmène cette opération chiffrée à 1 million d’euros.
L’enveloppe doit notamment financer l’expansion commerciale. Les activités sont pour l’heure limitées à la métropole lilloise et à la région parisienne.
De quelles activités parle-t-on ? Selon les termes d’une des annonces publiée au BODACC, Homeloop réalise de « l’intermédiation en matière d’achat, de vente, de location de biens immobiliers pour le compte de tiers ».
Cette activité est plus précisément assurée par une société sœur : Homeloop Services, basée dans le 9e arrondissement de Paris, à l’adresse même où se trouvait le siège de Homeloop… jusqu’à son récent transfert dans le 15e.
Pour intervenir en qualité de mandataire dans le respect de la loi Hoguet du 2 janvier 1970, la start-up a obtenu une carte délivrée par la CCI de Paris – Île-de-France.
Le concept qu’elle exploite est inspiré de ce que propose l’américain OpenDoor, qui « se charge d’acheter directement les biens immobiliers à leurs propriétaires avant de les remettre, à son tour, en vente », comme l’a expliqué, dans les colonnes d’Immo Matin, Aurélien Gouttefarde.
Le président-fondateur de Homeloop, ancien de BNP Paribas et de Rothschild, s’était associé, au début de l’aventure, à Aurélien Nober, qui a mis les voiles fin 2016, direction Alkemics (plate-forme de collecte et de partage de données pour les marques et distributeurs de la grande consommation).
Aujourd’hui composée de 8 salariés, l’équipe va s’agrandir à la faveur de la levée de fonds. Il est aussi question, d’après Maddyness, de développer un « site vitrine » dans l’optique de ne plus dépendre des sites d’annonces tels Le Bon Coin et SeLoger.
Homeloop exploite effectivement ses canaux pour exposer les biens qui lui sont proposés… si le vendeur n’a pas accepté l’offre d’achat ferme qui lui est systématiquement faite au préalable.
C’est l’un des éléments différenciateurs dans l’offre de Homeloop : une fois bouclée la procédure d’examen de l’appartement ou de la maison individuelle (formulaire en ligne + visite d’un expert), le vendeur reçoit, sous 48 heures, un « prix minimum garanti ».
Cette valeur est celle à laquelle Homeloop s’engage à racheter immédiatement le bien. Elle représente le prix du marché, auquel la start-up a soustrait ses frais, entre ressources humaines, travaux et notaires.
Les vendeurs « pas pressés » peuvent confier à Homeloop un mandat exclusif de 3 mois – renouvelable sur demande – et au terme duquel ils sont sûrs, si aucune transaction n’a eu lieu, de pouvoir vendre directement à la jeune pousse, qui bénéficie de l’appui de banques.
Prélevant 2,5 % de commission sur le prix de vente final, Homeloop a, selon L’Usine Digitale, réalisé jusqu’alors une dizaine d’opérations entre 150 000 et 300 000 euros. Le cap des 100 est visé pour 2017.
L’enrichissement de l’algorithme se poursuivra en parallèle. Une centaine de critères sont actuellement pris en compte, de la proximité des commerces et des espaces verts à la disponibilité de transport en commun, en passant l’historique des transactions immobilières à proximité, le taux de crimes… et l’exposition au soleil.
* Guy Lifshitz est lui-même un ancien de PriceMatch.
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