Honeynet, pour mieux connaître les pirates

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Administré par une trentaine d’experts en informatique, le projet Honeynet piège les pirates du Net pour mieux les connaître afin de mieux s’en défendre. Les résultats sont accessibles en ligne.

Connaissez-vous les honeypots ? En verbiage informatique, cela désigne les ordinateurs laissés sans protection sur un réseau pour attirer les pirates. Véritables leurres, ces machines permettent ensuite aux responsables informatiques de surveiller et analyser le comportement des curieux tombés dans le panneau. Fort de ce principe, l’Américain Lance Spitzner, spécialiste de sécurité informatique, a créé le projet HoneyNet en mai dernier. A destination des responsables de sécurité informatique mais aussi des particuliers (notamment ceux connectés en permanence), ce projet permet d’enregistrer les comportements des hackers dont les analyses sont ensuite mises en ligne.

A la différence des honeypots, les honeynets sont mis en réseau et protégés par un firewall comme dans un cas réel. Leurs disques durs contiennent des logiciels banals comme on en trouve sur n’importe quelle machine de travail, bureautique notamment. De Windows à Linux en passant par Solaris et Cisco Switch, les systèmes d’exploitation standard y sont utilisés. Une trentaine de personnes collaborent au projet et mettent régulièrement à jour leurs travaux, y compris en français.

Des pirates du dimanche pour la plupart

Méthodes, outils et comportements sont ainsi publiés dans une rubrique Scans of the week/month. Certes, ce n’est pas à la portée de n’importe quel surfeur. On y parle de scans de ports, de signatures, de protocoles et autres « tcpdump ». Mais ces documents ont pour objectif d’enrichir les connaissances des responsables en sécurité informatique. Bref, Lance Spitzner n’a fait que reprendre intelligemment le bon vieux principe de bien connaître son ennemi pour mieux s’en défendre. Résultats, la plupart des visiteurs sont considérés comme des script kiddies ou « pirates du dimanche » qui exploitent essentiellement des logiciels trouvés sur Internet pour récupérer des données (numéro de carte bleu notamment) plus que pour détruire. Les vrais pirates, eux, effaceraient-ils leurs traces avant de disparaître ?

Pour en savoir plus : Le site du projet HoneyNet (en anglais)