HP exige 5,1 milliards de dollars de dédommagement aux ex-dirigeants d’Autonomy
HP a décidé de réclamer aux anciens dirigeants d’Autonomy, racheté en 2011, 5,1 milliards de dollars de dommages et intérêts et dénonce leurs « agissements frauduleux » visant à rendre l’entreprise plus attrayante auprès de futurs acheteurs.
C’est dans un communiqué laconique que HP a annoncé son action en justice en Angleterre, « HP confirme que le 30 mars une demande de réparation a été demandée contre Michael Lynch et Sushovan Hussein au motif de leur agissement frauduleux en tant que dirigeants d’Autonomy. Cette action réclame des dommages et intérêts à hauteur de 5,1 milliards de dollars. »
Les deux dirigeants incriminés n’ont pas tardé à réagir par voie de communiqué de presse constate nos confrères de Re/Code.
« Ils vont poursuivre HP pour fausses déclarations et diffamation à leur encontre le 20 novembre 2012, ainsi que pour la campagne de dénigrement qui s’en est suivie. Mike Lynch réclame 148 millions de dollars de réparation. »
La guerre est donc déclarée entre les deux parties et les avocats vont maintenant fourbir leurs armes. Pour mémoire, Autonomy a été rachetée en 2011 pour un montant de 11,7 milliards de dollars.
Cette opération avait été actée par l’ancien CEO de HP, Leo Apotheker. Toutefois, fin 2012, la firme américaine accusait Autonomy de fraude, l’éditeur étant soupçonné d’avoir gonflé ses chiffres afin de tromper les acheteurs potentiels.
HP provisionnait alors une charge de 8,8 milliards de dollars et portait l’affaire devant les autorités, afin de faire toute la lumière sur cette opération, rappelle Silicon.fr.
Avec cette affaire, HP a dû faire face à une fronde de certains actionnaires et a finalement réussi à trouver un terrain d’entente avec eux. Ces derniers en échange vont aider HP à démontrer les malversations des responsables d’Autonomy.
Ces derniers, pour leur défense, s’appuient sur les différences de règles comptables entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni. HP conteste certains contrats de la société britannique les qualifiant d’imaginaires.
Comme par exemple un contrat de 11,5 millions de dollars passé via un distributeur pour numériser une partie des archives de la bibliothèque du Vatican. Or la Curie a envoyé une lettre indiquant qu’elle ne paierait pas pour un logiciel qu’elle n’avait jamais acheté.
Ce marché faisait partie d’une liste des 40 plus gros contrats fournis par Autonomy lors du rachat.
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