Huawei aux États-Unis : les conséquences d’une mise au pilori
Les mesures que l’administration Trump a prises à l’encontre de Huawei sont porteuses de répercussions sur l’activité de l’entreprise chinoise… mais pas que.
Huawei fera-t-il les frais de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis ?
Son activité pourrait en tout cas être fortement perturbée en conséquence des mesures prises la semaine passée par l’administration Trump.
D’un côté, un ordre exécutif interdisant toute activité commerciale sur le territoire américain pour les entreprises considérées comme une menace à la sécurité nationale.
De l’autre, une liste noire tenue par le ministère du Commerce. Huawei y a été ajouté. Toute entité américaine qui souhaiterait lui vendre des produits devra obtenir une autorisation du gouvernement.
Last summer, I said it would be reckless to allow Chinese telecoms like Huawei to infiltrate our country’s communications infrastructure, and I proposed giving them the death penalty. Today, the administration did just that. pic.twitter.com/ewwXm7TXbR
— Tom Cotton (@SenTomCotton) 15 mai 2019
Google en fait partie. La firme de Mountain View s’est pliée aux consignes en retirant, jusqu’à nouvel ordre, sa licence à Huawei. Celui-ci ne peut donc plus, en l’état, accéder qu’aux composants open source d’Android. Ce qui pose, entre autres, des problèmes de sécurité.
For Huawei users’ questions regarding our steps to comply w/ the recent US government actions: We assure you while we are complying with all US gov’t requirements, services like Google Play & security from Google Play Protect will keep functioning on your existing Huawei device.
— Android (@Android) 20 mai 2019
Huawei à la parade ?
Huawei s’est préparé de longue date à cette éventualité, en développant son propre OS mobile. Il dispose aussi de sa propre gamme de processeurs, qu’on retrouve dans ses derniers smartphones.
C’est plus tendu sur la partie réseau. Son activité dépend de nombreux fournisseurs américains : Lumentum pour la fibre optique, Qorvo pour les puces radio, Texas Instruments pour les processeurs de signaux numériques…
« Cette décision n’est dans l’intérêt de personne. Elle causera d’importants dommages pour l’économie américaine et affectera des dizaines de milliers d’emplois », affirme Huawei.
Pékin se dit pour sa part prêt à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour défendre les entreprises chinoises.
On se rappellera les mesures similaires prises en 2017 à l’encontre de ZTE. Un accord in extremis avait été trouvé avec l’administration américaine.
Voilà des mois que les États-Unis appellent leurs alliés à boycotter Huawei.
L’appel n’a pas vraiment été suivi d’effet. Si bien que Washington reconnaît songer à lâcher du lest. En toile de fond, des craintes quant à l’activité des entreprises U.S. qui exploitent des équipements réseau Huawei. Mais aussi quant au développement de la 5G sur le sol américain.
Photo d’illustration © Ryan Rodrick Beiler – Shutterstock.com