Ana, 23 ans, étudiante, en couple ; Daniel, 33 ans, manager, marié, deux enfants ; Agnès, 41 ans, avocate, divorcée, un enfant.
Autant de profils que Hush présente comme des clients potentiels dans le livre blanc descriptif de sa future « néobanque participative ».
Le capital de cette SA luxembourgeoise est détenue à 75 % par celui qui en est le principal dirigeant : Éric Charpentier.
L’intéressé n’en est pas à son coup d’essai sur ce marché. En 2013, il avait fondé Payname.
Initialement axée sur le paiement en ligne entre particuliers et le « cobanking », la FinTech basée à Toulouse avait pivoté, en 2016, vers un modèle de néobanque, sous la marque Morning et avec le statut d’Établissement de paiement, attribué par l’ACPR.
En fin d’année, le régulateur l’avait rattrapée au collet, l’obligeant à suspendre ses services pour manquement à des obligations réglementaires.
Morning rencontrait alors de sérieuses difficultés financières, face au présumé manque de soutien de la MAIF, son actionnaire de référence… qui avait fini par se désengager au profit de la Banque Edel.
N’étant pas parvenu à réaliser son rêve d’indépendance financière avec Morning (qui a « fini étouffée sous l’oreiller », estime-t-il), Éric Charpentier relance la machine avec Hush, en misant sur « une communauté d’usage et d’influence ».
Plusieurs anciens de Morning l’ont suivi dans cette aventure, dont le « community driver » Max Massat et le DevOps Franck Hild.
La néobanque fonctionnera sur un registre décentralisé, avec un mode de gouvernance collectif basé sur la détention de « jetons de valeur » ou tokens : les USH.
Ils seront émis dans le cadre d’une ICO (Hush parle de « vente participative ») en trois phases : une vente privée du 21 novembre au 10 décembre 2017, une prévente publique du 11 au 31 décembre, puis une vente publique du 1er au 23 janvier 2018.
Outre des droits de gouvernance – « purement consultatifs » – matérialisés par la possibilité de soumettre et de voter des propositions sur les forums, les USH donneront droit à une part de la valeur d’usage créée par la communauté.
D’un côté, une récompense mensuelle fonction de l’engagement dans la communauté, au travers d’un fonds représentant 0,2 % de l’ensemble des opérations de paiement par carte et de change de crypto-monnaies.
De l’autre, un versement annuel, payable au prorata du nombre d’USH détenus, sur la base de 10 % des bénéfices nets de la société, après impôts.
Hush affirme, à plusieurs reprises dans son livre blanc, que le token ne représente ni confère d’autres droits que ceux spécifiés. Ils ne constituent par ailleurs ni une monnaie numérique, ni un titre, « ni tout autre type d’instrument financier ».
À terme, 60 millions d’USH seront émis. La vente participative portera sur 70 % du stock. Le management, les conseillers et les partenaires s’en réservent 10 %.
Le reste sera réparti entre un portefeuille qui financera des dépenses comme les bug bountys et les frais juridiques (10 %), un fonds destiné à soutenir des initiatives communautaires (5 %) et une « réserve exceptionnelle » (5 %).
Hush reconnaît que la vente attirera sans doute essentiellement des investisseurs « issus de l’univers des blockchains et des monnaies numériques ». Des personnes qui « ont réalisé ces dernières années d’importantes plus-values mais n’arrivent pas à trouver un point de sortie satisfaisant ».
Les USH sont à 70 centimes l’unité dans le cadre de la vente privée. Le tarif passera ensuite à 1 euro.
L’achat peut se faire en bitcoins, en ethers ou en devises fiat. Un portefeuille Ethereum est nécessaire pour recevoir les tokens, pour lesquels il est prévu de créer un marché secondaire (Hush s’engage à faire « ses meilleurs efforts afin que les USH soient acceptés sur différentes plates-formes de trading », en citant Bittrex et HicBTC).
La société précise ne pas être « soumise à supervision ou régulation par la Commission [luxembourgeoise] de surveillance du secteur financier ou toute autre autorité régulatrice dans quelque juridiction que ce soit ».
Elle souligne également, en annexe, l’incertitude juridique autour des ICO et les risques technologiques associés tout particulièrement à Ethereum, blockchain sur laquelle s’appuiera sa néobanque. Non sans noter que les détenteurs d’USH seront responsables sur le volet fiscal.
Les deux tiers des fonds levés serviront au développement technique de la plate-forme, dont le lancement est prévu en septembre 2018, à l’issue d’une période de bêta qui doit démarrer au mois d’avril. La couche crypto-monnaies doit être déployée progressivement jusqu’à la fin de l’année.
L’ouverture des comptes se fera, pendant un an, uniquement sur parrainage. Un phasage que Hush estime nécessaire pour limiter les coûts marketing, maîtriser l’environnement technique et sécurisé la régulation de la première communauté d’utilisateurs.
L’objectif est fixé à 25 000 comptes dans 5 pays pour fin 2018, 75 000 comptes dans 10 pays en 2019 et 150 000 comptes dans 15 pays en 2022.
Un dossier d’agrément en tant qu’Établissement de paiement européen doit être déposé.
Hush pourra alors fournir ses services, qui s’apparenteront à ce qu’offrent les néobanques (compte avec IBAN, MasterCard paramétrable, cagnottes en lignes, programme de fidélité, assurances et garanties « contextualisées »…), additionné d’un portefeuille de crypto-monnaies avec service de change (bitcoin, ether et dash seront pris en charge au démarrage).
Il est question d’un abonnement à 9,90 euros par mois (ou 110 euros par an) avec une carte Premium en option. Hush vise la rentabilité dès l’année 2018.
Crédit photo : pfala via Visualhunt.com / CC BY-ND
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