Hyperconnexion : une fatalité pour les cadres ?
L’hyperconnexion, un phénomène qui touche surtout les cadres ? Les données de BVA et de la fondation APRIL pour la France le suggèrent.
Les cadres sont-ils les plus sujets à l’hyperconnexion ? Les données compilées par BVA et la fondation APRIL* le suggèrent.
45 % d’entre eux possèdent au moins trois équipements numériques. Ce taux s’élève à 34 % chez les professions intermédiaires et chez les employés ; à 32 % chez les ouvriers et chez les retraités.
Les cadres sont aussi ceux qui passent le plus de temps devant des écrans : 6 h 03 par jour. Les professions intermédiaires en sont à 4 h 51 ; les employés, à 4 h 34 ; les ouvriers, à 3 h 53 ; les retraités, à 3 h 37.
L’écart est plus prononcé quand on s’en tient au temps passé devant des écrans pour des motifs professionnels. Les cadres en sont à 3 h 36, contre 2 h 16 pour les professions intermédiaires, 1 h 49 pour les employés et 40 minutes pour les ouvriers.
Emblématique e-mail
Parmi l’ensemble des sondés qui ont déclaré passer au moins 1 heure par jour devant des écrans pour motifs professionnels, 89 % classent l’e-mail parmi leurs trois principaux usages. Arrive ensuite l’utilisation de logiciels et d’outils de travail (56 %).
La consultation des réseaux sociaux (18 %) et le recours à la messagerie instantanée (15 %) sont moins cités. Ils le sont davantage chez les 984 répondants qui disent passer au moins une heure sur écrans pour motifs personnels : 43 % pour les réseaux sociaux comme pour la messagerie instantanée.
Parmi les 506 salariés interrogés, 45 % trouvent que se déplacer pour communiquer entre collègues au lieu d’envoyer un e-mail est efficace pour limiter les conséquences de l’exposition prolongée aux écrans.
Ils sont 36 % à penser de même pour ce qui est de limiter l’envoi de messages professionnels en dehors des heures de travail (- 9 points d’une année sur l’autre). La proportion baisse à 17 % pour les formations ciblées sur les outils numériques.
De là à prendre soi-même des mesures, c’est une autre histoire. Le cas de l’e-mail l’illustre.
58 % des salariés déclarent limiter « systématiquement » ou « souvent » l’envoi de messages professionnels en dehors du travail. 57 % disent de même pour la consultation de messages. 34 % pour la définition de plages horaires dédiées.
* BVA et la fondation APRIL ont interrogé 1 000 personnes par Internet les 15 et 16 mai 2019.
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