IBM, AT&T et Intel diffusent le WiFi aux Etats-Unis

Mobilité

Installer des points d’accès WiFi dans les 50 plus grandes agglomérations américaines afin de déployer la technologie sans fil sur tout le pays pour les particuliers, tel est l’ambitieux projet de Cometa Networks. La société créée par IBM, AT&T et Intel vise un marché estimé à 3 milliards de dollars en 2007.

Intel ne fera finalement pas cavalier seul dans le déploiement d’infrastructures WiFi (voir édition du 22 octobre 2002). Intel Capital, filiale du fondeur de Santa Clara, vient de s’associer à IBM et AT&T, avec la participation des capitaux-risqueurs 3i et Apax Partners, dans la création d’une société baptisée Cometa Networks. Le projet de cette société, qui démarrera ses activités en 2003, est de « fournir, à l’échelle des États-Unis, un accès Internet sans fil à large bande, destiné au grand public », précise le communiqué. Rien de moins.

Cela reviendra à mettre en place des points d’accès sans fil basés sur la technologie WiFi (802.11) à travers les 50 plus grandes zones urbaines des Etats-Unis, pays où les accès Internet sans fil sont déjà très développés. Le projet, qui s’étale sur plusieurs années, prévoit l’installation d’une majorité de l’infrastructure pour 2003. Cometa ne commercialisera pas directement ses services aux internautes finaux mais aux fournisseurs d’accès (FAI), entreprises ou autres collectivités locales. « L’idée est de mutualiser les investissements pour répondre aux besoins des acteurs locaux », explique Najji Najar, directeur de l’e-business mobile IBM EMEA région Ouest. Si bien que les solutions techniques s’adapteront en fonction des besoins propres au lieu. Le protocole 802.11b, qui offre des débits théoriques de 11 Mbits/s par point d’accès, sera utilisé dans un premier temps. Il évoluera vers les 802.11g ou 802.11a selon leur normalisation technique et, toujours, selon les besoins locaux.

Un opérateur complémentaire

Cometa n’ambitionne pas de se placer en concurrent des réseaux et acteurs actuellement en place (notamment le câble et l’ADSL) mais s’imposera comme opérateur complémentaire. « Il s’agit de faire évoluer la qualité des services haut débit sans fil à l’extérieur du domicile », précise Najji Najar. La société s’appuiera sur le réseau IP de l’opérateur AT&T. IBM, de son côté, fournira l’infrastructure technique et logicielle. Quant à Intel, il intervient essentiellement en tant qu’investisseur, sachant que plus il y aura de points d’accès WiFi, plus il vendra de Banias, ses processeurs communicants (voir édition du 18 octobre 2002).

Le marché du WiFi aux Etats-Unis est estimé entre 2 et 3 milliards de dollars d’ici 2007. D’ici deux ans, le nombre de travailleurs mobiles américains devrait dépasser les 27 millions d’individus. « C’est un marché en pleine progression », estime le porte-parole d’IBM. Un marché qui n’exclut pas la concurrence même si Cometa estactuellemnt la seule entreprise à défendre une ambition nationale. Pour le moment, Cometa ne compte pas déployer son projet en Europe. « La situation entre les marchés américain et européen présente trop de différences », estime Najji Najar, « et les différentes réglementations entre les pays européens ne facilitent pas l’approche, mais cela mérite réflexion. » Bref, le WiFi disponible à chaque coin de rue dans les villes françaises n’est pas pour demain.