Réfléchit-on différemment en français qu’en anglais ? C’est ce que suggère IBM.
Le groupe informatique américain est en première ligne sur cette problématique avec son système d’informatique cognitive Watson. Et le constat est sans appel : de simples traductions ne suffisent pas à exploiter cette intelligence artificielle en mode multilingue ; il faut systématiquement réadapter le moteur pour maintenir la capacité de raisonnement actuellement proposée dans la langue de Shakespeare.
La tâche est fastidieuse, mais nécessaire pour élargir les usages potentiels* de Watson. IBM n’est cependant pas seul dans ce périple. Illustration en France, où la firme suit une démarche d’open innovation avec les entreprises… ainsi que le monde universitaire, en lui facilitant l’accès à ses outils, notamment le PaaS Bluemix.
La feuille de route initiale faisait état d’une disponibilité de Watson en français à l’été 2015. Il faudra finalement attendre l’année prochaine, sans échéance précise. Une dizaine de personnes (data scientists, technologues, commerciaux) sont impliquées sur le projet dans l’Hexagone. Elles collaborent avec les équipes basées aux États-Unis.
Une grande banque – dont l’identité n’est pas révélée – accompagne l’initiative, à l’appui d’un budget de plusieurs millions d’euros. Sachant qu’IBM travaille en parallèle sur les langues espagnole et japonaise, avec un objectif : dégager, à l’horizon 2024, plus de 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires grâce à Watson.
Interrogée par L’Usine Digitale, Marie Cheval se réjouit du positionnement d’IBM sur le marché français. La P-DG de Boursorama envisage une foule de scénarios d’exploitation, entre détection de la fraude en temps réel et soutien aux téléconseillers dans la vente de produits et services.
Fonctionnant sur le modèle du cerveau humain en tirant parti des capacités de traitement offertes par le cloud, Watson est conçu pour apporter des réponses à des questions posées en langage naturel. IBM a fait de cette alliance big data/analytique un pilier de la transformation numérique des entreprises, aux côtés des réseaux sociaux, du cloud, de la mobilité et de la cybersécurité.
* Interrogé par Numerama, Nicolas Sekkaki, P-DG d’IBM France depuis juillet 2015, évoque des contrats de « quelques dizaines de millions d’euros » dans la santé, la distribution ou encore les centres d’appels.
Crédit photo : wjarek – Shutterstock.com
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