IBM relance une stratégie PowerPC
IBM semble sur le point de dévoiler la première brique d’une stratégie redéfinissant la place du PowerPC sur le marché. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est appelé à rebondir. Tant mieux pour Apple qui devrait profiter de solutions provenant tant d’IBM que de Motorola.
« Franchir les barrières du calcul intensif ? le nouveau processeur 64 bits PowerPC d’IBM ». Tel est le titre de la session spéciale qu’IBM tiendra le 15 octobre prochain au MicroProcessor Forum de San José. Depuis maintenant près de trois semaines (voir édition du 23 septembre 2002), ce que cache cette session fait vibrer le coeur de milliers de fanatiques de Mac sur la planète. Et ça suppute fort sur les forums des sites de rumeurs, qui tentent bon an mal an d’alimenter la frénésie des aficionados.
Pourquoi tant de discussions ? Parce que depuis août 1999 et la sortie du PowerPC G4, les utilisateurs de Mac ont compris peu à peu que le choix d’Apple n’avait sans doute pas été le bon. Le G4 n’est ni plus ni moins qu’un G3 doté d’une unité de calcul supplémentaire, un moteur vectoriel, traitant quatre fois plus de données et les fournissant à la partie centrale du processeur. Très bien en théorie, mais un vrai casse-tête en pratique pour les ingénieurs de Motorola, concepteurs d’AltiVec, qui depuis la commercialisation de la première puce n’ont pas réussi à tenir leurs délais, ni les niveaux de fréquence qu’ils avaient annoncés. Résultat : si aujourd’hui le G4 s’avère parfait d’un point de vue technique, il n’a plus collé aux exigences marketing et commerciales, qui auraient nécessité des fréquences plus élevées et surtout une architecture technique remaniée.
IBM nécessaire au renouveau d’Apple ?
Du côté d’Apple, bien qu’on ait minimisé l’effet, notamment par des campagnes marketing sur le thème du mythe du mégahertz, les commentaires des médias ne sont pas tendres : les fréquences des différents modèles de Mac sont très souvent comparées à celles des PC. Ajoutez-y l’introduction de Mac OS X, très demandeur en puissance, et on comprend bien que les clients d’Apple puissent réclamer plus de vitesse ! « Pour l’instant, entre Motorola et IBM, le plan de développement a l’air plutôt décent ». C’est ce qu’a précisé Steve Jobs lors d’une interview en juillet dernier (voir édition du 23 juillet 2002). Plutôt décent en effet : IBM a passé ces cinq dernières années en recherche et développement pour faire du PowerPC une arme de reconquête de tous les marchés sur lesquels il est possible de le positionner ! Et si le Mac n’est pas au centre, son marché n’est pas négligeable : encore 4 % des PowerPC vendus dans le monde en 2001 !