IBM s’interroge sur le sort de son serveur d’applications WebSphere Standard Edition : faut-il ou non le donner à la communauté Open-Source ? WebSphere est une suite d’outils de développement conçus pour l’e-business et basés sur l’environnement d’un serveur Java. En tant qu’extension de la technologie de serveur Web Apache, IBM espère que WebSphere sera une des pièces maîtresses de la disponibilité du middleware en open-source. L’enjeu est de taille : les logiciels de middleware relient les différentes applications entre elles comme les bases de données et les serveurs d’applications par exemple. « Une fois le moteur WebSphere intégré à une large variété d’applications, c’est la prochaine étape logique », commente Valérie Olague, directrice marketing de la transformation chez IBM à New York.
Premier constat : IBM se différencie nettement de Sun et de Microsoft, dont les initiatives Java, C# et .NET ne se dirigent aucunement vers le logiciel libre. Selon IBM, elles ne font même que limiter les choix disponibles. Lou Gerstner, le PDG d’IBM, estime que l’un des buts de Big Blue est d’« éliminer les goulots d’étranglements technologiques ». En permettant la modification du code source de WebSphere par ses utilisateurs, la situation des logiciels de middleware pourrait évoluer vers la gratuité. Couplé avec le serveur Web libre d’Apache, WebSphere en open-source et disponible gratuitement, devrait réduire le nombre de produits concurrents. Et entamer la fidélité aux produits de Sun et de Microsoft.
Si Big Blue faisait don de WebSphere Standard Edition au monde du logiciel libre, voici ce dont les développeurs bénéficieraient : des fonctions optimisées de Java avec la version 1.2.2 du Kit de Développement Java 2, le support de JSP (JavaServer Pages), du XML compatible DTD (Document Type Definition) pour JSP, l’accès partagé haute-vitesse aux bases de données, les outils du serveur XML, le support de XSL (Extensible Stylesheet Language), le serveur Web d’IBM, les modules de Tivoli, la traduction de langage dynamique du contenu de page Web, l’intégration avec l’outil VisualAge pour Java d’IBM.
« Je pense que ce mouvement stratégique [d’IBM] est frappé au coin du bons sens… Et que de plus en plus de gens ne construisent plus d’applications pour des environnements spécifiques de systèmes d’exploitations. Chaque fois que c’est possible, ils construisent pour un plus haut niveau que l’OS » a expliqué Dan Kusnetzky, analyste senior du cabinet d’études IDC. De son côté, IBM déclare que les stratégie .NET de Microsoft et iPlanet de Sun visent à étendre les technologies libres en utilisant des technologies propriétaires. Scott Hebner, directeur marketing e-business chez IBM résume de façon imagée : « Même s’ils offrent 90 % de choses saines et seulement 10 % de mort-aux-rats, la mort-aux-rats vous tuera quand même ».
Autre impact à prévoir, WebSphere en open-source mettrait en difficulté plus de 40 fournisseurs de serveurs d’applications… Et rien n’indique que pour rester compétitifs, des fournisseurs comme Bluestone ou BEA, soient capables de faire don de leurs produits au monde du logiciel libre. Mais, on s’en doute, le mouvement d’IBM vers l’Open Source n’est pas totalement désintéressé, bien que Big Blue aidait encore récemment les développeurs de Linux à bénéficier de Java en accordant la licence de sa technologie à Inprise/Borland. Il faut dire que Sun tardait à offrir des kits de développement optimisés pour Linux…
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