Quel impact de l’Internet sur l’industrie audiovisuelle ?
L’Idate vient de publier une étude ad hoc.
L’institut français d’études sur les télécoms et les médias prévoit un accroissement du temps de consommation globale de télévision d’ici à 2020, qui passera de trois heures trente par jour actuellement à cinq heures par jour.
Mais cette augmentation du temps passé devant un écran télé marquera le déclin de la consommation en direct et devrait profiter au « off-TV » c’est à dire aux offres de vidéo à la demande ainsi qu’aux contenus, non rémunérés, visibles ou téléchargeables sur Internet.
D’abord parce que ces contenus, souvent gratuits et piratés, sont largement disponibles sur le web et que les réseaux sociaux favorisent leur circulation.
L’Idate souligne également qu’une nette amélioration de la qualité des services de la vidéo à la demande (VOD) sur Internet ainsi qu’une généralisation des offres de télévision de rattrapage (catch-up TV) favoriseront leur consommation.
Enfin, la généralisation de l’utilisation des « nouveaux écrans » facilitera la « consommation nomade ».
Par ailleurs, les nouveaux téléviseurs connectés à Internet ou aux nouveaux périphériques permettront aux foyers de devenir moins captifs, en se déconnectant des réseaux traditionnels, mais constitueront néanmoins toujours le cœur du foyer.
La gestion des services devrait descendre du réseau jusqu’aux terminaux des foyers et les opérateurs traditionnels seront concurrencés par de nouveaux portails.
Le système dit de catch-up TV deviendra donc dans les prochaines années un « service stratégique » dont la consommation bénéficiera, à long terme, aux chaînes.
Concernant la publicité, l’Idate perçoit une érosion puis une monétisation du contenu à la demande.
En effet, si la télévision multichaînes pèsera sur les tarifs de la publicité dans un premier temps, l’offre publicitaire sur Internet devrait s’accroître par la suite.
Néanmoins, seule l’apparition de « services premium » (plus élaborés, plus riches que sa version de base et faisant l’objet d’une facturation) devrait générer des recettes publicitaires significatives.
Des groupes audiovisuels paneuropéens intégrés : un passage obligé ?
En effet cette offre devrait parvenir, à terme, à se placer en meilleure position que les offres de base qui seront menacées par la VOD et la catch-up TV.
Ce nouveau mode de consommation induira également la fin du modèle d’exclusivité et permettra aux producteurs de « court-circuiter » les chaînes et les distributeurs.
Toujours selon l’Idate, l’industrie européenne serait menacée par une réglementation régulant difficilement les contenus Internet et les services à la demande, mais aussi par la production nord-américaine qui sert directement le consommateur.
Face à ses risques, la constitution de grands groupes paneuropéens intégrés sont « nécessaires ».
Autre évolution significative : l’émergence de la 3D. Tirée initialement par le cinéma puis les jeux, elle pourrait servir de jonction pour profiter du meilleur du Web et des émissions de télévision.
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